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    1. PIERRE LOMBARD##


PIERRE LOMBARD. ŒUVRES DOUTEUSES

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Handschr. der Universitûts-Bibliothek zu Leipzig, 1926 et 1928, en cours de publication, n’est pas encore arrivé à ces inss. médiévaux. Le contenu de ces pièces n’a pas d’intérêt : banalité, pléthore d’exégèse allégorisante, qui ne nous apprend rien sur celui ou ceux dont il peut y être question.

3. La Practicse théologies methodus, mentionnée par Sanders (Sanderus), dans la liibliotheca Belgica manuscripta, t. ii, Lille, 1644, p. 147, à l’abbaye d’Alïlighem, est aujourd’hui perdue. La trace de cette œuvre a disparu. La paternité lombardienne doit être rejetée, l’ierre le Chantre qui appartient à la génération qui suit immédiatement le Lombard, ne connaît aucune œuvre lombardienne de ce genre ; car, au début de sa Summa de sacramentis, il nous déclare qu’il insistera principalement sur les questions d’ordre pratique dont ne s’occupe pas le Lombard, ms. Paris, lat. 14 445, fol. 166 v°. L’on ignore aussi si l’identification rapportée par Sanders provient du scribe primitif ou du bibliothécaire d’Alïlighem qui avait préparé la notice pour Sanders.

4. La même réserve s’impose pour les Gloses sur Job attribuées à Pierre Lombard, sur la foi d’un ms. de l’abbaye de Savigny, dans le diocèse d’Avranches, par Jacques Le Long, liibliotheca sacra. Paris, 1723, p. 901, par Ceillier. Hist. des auteurs ecclés., t. xxiii, l>. 52, et par VHisl. litt. de la France, t.xii, p. 603. Les restes fragmentaires de l’ancien catalogue de Savigny ne parlent que de Ï'Expositio in Job de saint Grégoire. Pierre Lombard ne cite le Livre de Job qu’une quinzaine de fois dans ses Sentences, mais recourt une vingtaine de fois à ï'Expositio in Job du grand pape. Tout cela ne confirme pas l’attribution mentionnée par Le Long.

5. L’ouvrage In concordiarn evangelicam, est mentionné par Lipenius. Bibliotheca realis theologica, t. i, Francfort-sur-le-Mein, 1685, p. 639, et, à sa suite, par VHist. litt. de la France, t.xii, p. 602 et 609, Migne, Dictionn. de patrologie, t. iii, col. 1140, et l'éd. Quaracchi, p. xxxiv. Mais l'édition incunable, Paris, 1483, mentionnée par Lipenius, a échappé jusqu’ici à toutes les recherches bibliographiques les plus minutieuses du (iesamtkalalog der Wïegendrucke sur les incunables. Il y a toute chance que l’affirmation de Lipenius repose sur une confusion ; le Moyen Age ayant connu plusieurs ouvrages de concordance sur les quatre évangiles, par exemple Unum ex quatuor de Zacharias Chrysopolitanus, P. L., t. clxxxvi, col. 11-620.

6. l"ne liste d’ouvrages a été dressée par L.-A. Cotta dans son Museo Novrarese, Milan, 1701, p. 256 et 257 ; mais, des 22 ouvrages que comprend sa nomenclature, les quatre premiers seulement sont authentiques, à Bavoir les Sentences, les deux Gloses et les sermons. Les titres suivants désignent soit des apocryphes, soit peut-être des extraits pris aux œuvres authentiques. Nous en reproduisons la liste : 5. Breviloquium, seu Restauratio hominis peccantis. 6. Summa ex IV libris Sententiarum. 7. De sacra Scriptura, etc. 8. De actionibus. 9. Commentarium in duas parles Decreti. 10. Metaphysica. 11. Physica. 12. De generatione. 13. lie sensu et sensato. 14. De matrimonio beat. Virg. cum S. Joseph, et 15. De immunitate beat. Virg. a peceato. 16. Collectio errorum in Anglia et Parisiis condemnatorum. 17*. De medicina sacramentali. 18. De SS. Trinitate. 19. De creatura mundi. 20. De corruptcla peccati. 21. De incarnatione. 22. De gratia Spirilus saneli. Quelques uns de ces ouvrages comme les n. 7, 14, 15, 17, 18-22, rentrent très probablement dans la catégorie des extraits à laquelle il vient d'être fait allusion. On peut y ajouter aussi sans doute le n. 5. Le n. 6 est un de ces abrégés des Sentences qui se multiplient dès la mort du Maître. Les n. 8 et 9, ouvrages de droit,

doivent leur mention, ce que Cotta ne dit pas, à quelques lignes du P. Possevin, Apparalus sacer, t. ii, Cologne, 1688, p. 259 ; mais celui-ci n’affirme nullement la paternité lombardienne sur l'œuvre. Les n. 10, 11, 12 et 13 accusent une origine beaucoup plus tardive et rappellent la saveur aristotélicienne du xme siècle ; le n. 16 est manifestement postérieur à Pierre Lombard ; il sera question plus bas de ces articles condamnés.

Deuxième catégorie.

Les œuvres qui font partie

de la seconde série méritent un moment d’attention, surtout à cause de l’autorité des premiers témoins qui nous en parlent. Ce qui complique le jugement, c’est que ces œuvres sont rarement désignées par leur titre. C’est plutôt sous forme d’allusions que leurs témoins nous font soupçonner une activité professorale et scientifique du Maître des Sentences, qui aurait pris corps dans des Disputationes, dans des Glossie volatiles et autres sur les Sentences, et dans des corrections du texte biblique ou dans des gloses exégétiques. Etienne Langton est le principal auteur auquel nous devions ces allusions. Celles-ci se rencontrent aussi dans quelques manuscrits anonymes qui ont été exploités par Landgraf, Lacombe et Smalley.

Jusqu'à présent, rien ne nous prouve que ces Disputationes désignent autre chose que des discussions orales. Le témoignage de Jean de Cornouailles, Eulogium, c. iv et surtout c. xi, confirme cette appréciation, P. L., t. cxcix, col. 1055 A et 1071 : il y oppose les disputationes aux scripta.

Les Glossæ volatiles ou les Notulæ, conservées par quelques glossateurs habituellement anonymes et inédits et dont l’un écrit avant 1 176, ont certain droit à être attribuées à Pierre Lombard. Mais rien, jusqu’ici, ne nous amène à y voir plus que des souvenirs de cours enregistrés par des disciples du Maître ou de légers remaniements apportés au texte, peut-être même oralement, sans qu’il puisse être question d’une nouvelle édition.

Les corrections bibliques attestées surtout par Langton, qui caractérise l'œuvre du Lombard par le mot de corrector, désignent-elles vraiment une œuvre écrite par Pierre Lombard ? ou bien, Langton a-t-il en vue un travail critique sur le texte effectué par le Lombard dans ses gloses sur saint Paul et sur les psaumes ? ou bien, n’avait-il pour objectif que de reconstituer le texte véritablement employé par le Lombard ? Sur tout cela, il serait difficile, actuellement, de donner un jugement définitif ; mais, en attendant des recherches ultérieures, s’impose la plus grande réserve. Voir entre autres, Landgraf, Notes de critique textuelle sur les « Sentences » de Pierre Lomtard, dans Recherches de théol. anc. et méd., t. ii, 1930, p. 93-94, et notes 45 et 52 ; voir aussi, sur le commentaire de la Magna glossatura de Pierre Lombard par Et. Langton, l'étude de G. Lacombe et A. Landgraf, The questiones oj cardinal Stephen Langton, c. ni, dans The neiv scholasticism, t. iv, 1930, p. 129-164 ; Landgraf, Zur Méthode der biblischen Textkritik im Xil. Jahrhundert, dans Biblica, t. x, 1929, p. 469, n. 1 ; p. 471, n. 6 ; p. 472. n. 11 ; Kannte Langton das Original der « Colleclanea » des Lombarden ? dans Recherches de théologie anc. et médiév., t. iii, 1931, p. 72-75 ; G. Lacombe, Studies on the Commentaries oj cardinal Stephen Langton, part. I, dans Archives d’hist. doctr. et litt. du M. A., t. v, 1930, p. 57-59 et p. 57, n. 3 ; Smalley, même titre, part. II, même recueil, p. 152 sq.

Enfin Pierre Lombard est mentionné comme auteur de gloses sur des livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, soit.par des inss. médiévaux anonymes, soit par des catalogues modernes de bibliothèques, comme ceux de Florence, de Bruxelles, de Lincoln, de la Bodléienne, etc. Mais l'étude de ces affirmations de cata-