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PATRINGTON (ÉTIENNE) — PATROLOGIE

un des principaux adversaires des wicléfistes et des lollards. Il n’était encore que bachelier en théologie lorsque, le 18 février 1382, il écrivit, au nom des religieux d’Oxford, une lettre au duc de Lancastre, Jean de Gaunt, contre les wicléfistes et les lollards ; il prit part à VEarthquake council de Londres au mois de mai de la même année 1382, car il y signa les actes de ce concile ; en plus, le chancelier d’Oxford, Robert Rygge, quoiqu’il fût lui-même favorable en bien des circonstances aux hérétiques, protégea Patrington dans sa lutte et défendit que personne Je molestât ; il écrivit plusieurs ouvrages pour réfuter’leurs erreurs et plus tard, en 1414, il fut envoyé de Londres à Oxford comme commissaire contre eux. L’an 1399, il fut élu provincial de la province carmélitaine d’Angleterre au chapitre provincial tenu à Sutton (Plymouth) ; il assista en cette même qualité aux chapitres généraux de 1405 et 14Il tenus à Bologne, où on le confirma dans cette charge. Lezana et, après lui, Cosme de Villiers disent que le chapitre général de 1405 le nomma provincial de Lombardie ; c’est une erreur, car les actes de ce chapitre, publiés en 1912, disent d’Angleterre et non de Lombardie. Patrington fut tenu en grande estime par Jean de Gaunt duc de Lancastre, par le roi Henri IV, la reine Marie et le prince de Galles (plus tard Henri V). Il fut confesseur de la reine Marie et d’Henri V tant avant qu’après son accession au trône, c’est-à-dire secrétaire privé et conseiller : en effet, par acte du 24 novembre 1413, le roi Henri V, peu après être monté au trône, accorda une annuité à Patrington à titre de confesseur royal. Le 1 er février 1115, Etienne fut élevé à l’évêché de Saint-David’s (Pembrokeshire, Pays de Galles), dès le 6 avril, il en reçut, par décret royal, une partie des revenus ; le 9 juin, il fut consacré à Maidstone par l’archevêque Chichele et, le 1(5 juin.il reçut l’investiture complète des biens temporels. Les auteurs disent que Patrington assistænsuite au concile de Constance, du moins en partie. Ceci me semble peu probable, puisqu’on ne trouve pas de sauf-conduit royal et que, chronologiquement, c’est quasi impossible. En effet, Patrington était à peine évêque de Saint-David’s, qu’on lui offrit l’évêché de Chichester. devenu vacant. Il refusa d’abord de l’accepter ; cependant, le 27 août 1416, 1e roi lui donna l’administration des biens temporels du diocèse de Chichester et. le 15 décembre 1417, le pape Martin V le confirma évêque de ce siège.

Patrington mourut à Londres peu avant ou peu après cette confirmation papale et y fut enseveli au chœur de son couvent. Haie et Weever donnent le 22 septembre 1417 comme date de sa mort : ce qui ne peut être, car, le 8 novembre 1117, il reçut un saufconduit pour accompagner le roi Henri V dans la cam pagne de France ; de plus son testament, daté du 16 novembre, ne fut reconnu que le 29 décembre. A supposer que le chiffre avancé par ces auteurs soit exact, quoique le mois soit erroné, il faudrait conclure que Patrington mourut le 22 novembre 1117.

Etienne Patrington écrivit nombre d’ouvrages : 1. In Magistrum Sententiaruni lib. IV ; 2. Queestione.i ordinarise lib. I ; 3. Determination.es lib. I ; I. Colleclaneorum lib. 1 ; 5. Reperlorium argumenforùm lib. I ; 6. Contra Wiclefistas lib. I ; 7. Contra Lollardos lib. P8. Contra Nicolaum Herjordum (hérétique lollard) lib. /, probablement la lettre qu’il adressa au duc de Lancastre Jean de Gaunt : elle se trouve dans l’ouvrage du carme Thomas N’etter de Walden, Fasciculus zizaniorum Magistri loannis Wicleft cum tritiro, conservé à Oxford, bibl. Bodléienne, E. Mus. 86 ; 9. Lectures nolabiles super Sacra Biblia lib. 1 : 10. In diin Pauli epislolam ad Titum comntentaria lib. I ; 11. Contra stalutum parlamenti, notamment contre la loi du parlement anglais qui défendait aux jeunes gens d’em brasser l’état religieux chez les ordres mendiants avant 21 ans accomplis ; 12. De sacerdotali /unctione ; 13. Sermones de sanctis ; 1 1. Sermones septuaginta duo de te.mpore ; 15. Fpislolsr ad dii’ersos ; 16. Super eglogas Theoduli, c’est-à-dire une glose sur les églogues de Théodule l’Italien ; 17. Enfin In fabulas jFsopi. Shirlev suppose que Patrington pourrait bien être l’auteur de la source qui servit de base au Fasciculus zizaniorum de son confrère Thomas Netter de Walden ; d’ailleurs, ce dernier devait son avancement et son influence en grande partie à son ami Patrington. D’après Augustin Biscareti, il écrivit en outre In I’entateuchum lib. I ; In Josue lib. I ; In Judices lib. I ; In libros Requin lib. I V.

Acta capilulonim generalium ord. carm. (éd. Wessels-Zimmerman), Rome, 1912, p. 129, 139 et note 7 de la p. 129 due au P. Benedict Zimmerman ; Rymer, Fœdera, t. ix, p. 72, 217, 381, 509, 537 ; Archives vaticanes, Arm. XII, t. cxxi, p. 93 ; Jean Baie, Index Britannica scriplorum, éd. B. L. Poole, Oxford, 1902, p. 418-419 (Oxford.Bodléienne, Selden. 64 supra, fol. 169) ; Anylorum Heliades, ms. Ilarleg 3838, tol. 33 v°, p. 90, 193-194 ; Jean Leland, Commentarii de scriploribus britannicis, Oxford, 1709, cap. dxiv, p. 429430 ; Jean Baie, Script or am illustrium Majoris Britannire catalogus. t. l, B&le, 1557-1559, cent. VII, c.xliii, p. 538-539 ; Pierre Lucius, Bibliolheca formel itana, Florence, 1593, fol. 76 v°-77 r° ; Jean Pits, Relationum historicarum de rebu.s anglicis tomus primas, Paris, 1619, œt. xv, n. 766, p. 596597 ; Augustin Biscareti, Palmiles vineæ Carmeli, ms. de 1638, conservé au collège Saint-Albert à Borne, fol. 212 v°213 v° ; Alègre de Casanate, Paradisus carmelitiei decoris, Lyon, 1639, p. 329-330 ; J.-B. de Lezana, Annales, Rome, t. iv, 1645-1656, p. 762, n. 6 ; p. 773, n. 7 ; p. 778, n. 2 ; p. 781-782, n. 5 ; p. 784-785, n. 3 ; Daniel de la V. Marie, Vinea Carmeli, Anvers, 1662, p. 504, n. 904 ; Spéculum carmelilanum, t. ii, Anvers, 1680, p. 903-904, n. 3140 ; p. 954955, n. 3360 ; p. 1120, n. 3951 ; p. 1123, n. 3953 ; Elisée Monsignani, Bullarium carmelilanum, t. i, Borne, 1715, p. 617618 ; Tanner, Bibliolheca britannieo-hibernica, Londres, 1748, p. 581 ; Cosme de Villiers, Bibliolheca carmelitana, t. ii, Orléans, 1752, col. 764-767, n.77 ; col. 971-973, n. 14 ; Gams, Séries episcoporum Ecclesia : catholicæ, Batisbonne, 1873, p. 185, 186 ; C. Eubel, Hierarchia catholica MediiMvi, t. i, Munster, 1898-1910, p. 194 et 352 ; Sidney Lee, Dictionarg o/ national biography, t. xiv, Londres, 1909, p. 233234 et t. xv, p. 492-493.

P. Anastase de Saint-Paul.

PATRIPASSIENS, nom quia été attribué aux hérétiques monarcbianistes ou modalistes, parce que, à prendre leur doctrine à la rigueur, il aurait fallu dire que le Père a souffert, l’ater passus est. Voir article Monarchianisme. t., col. 2193-2209, spécialement, col. 2197-2199.

É. Amann.

PATROCLE BŒCKMANN, frère mineur

conventuel de la province de Cologne (xvie siècle), maître en théologie, écrivit en 1532 : Dissertatio de juslijicatione, bonis operibus et sacrificio missse contra Bernardum Rollimannum, hiereticum. Les deux ouvrages cités par J.-H. Sbaralea, De valore et merilo bonorum operum contra Bern. Rothmannum et De novæ legis incruento sacrificio contra eumdem doivent probablement s’identifier avec l’ouvrage cité plus haut.

J.-H. Sbaralea, Supplementum et castigatio ad scriptores trium ordinum S. Francisci, 2e édit., t. ii, Borne, 1921, p. 307 ; J. Hartzheim, BiWioffteca Cnloniensis, Cologne, 1747, p. 263.

Am. Teetært.

PATROLOGIE. — C’est la discipline qui étudie les Pères de l’Église, soit en eux-mêmes, soit en tant qu’écrivains, soit en tant que théologiens. La théologie patristique et par abréviation la « patristique » n’est qu’une des parties de la patrologie, étant l’étude de la théologie des Pères. Sur tout ceci voir Pères de l’Église.