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1971

PARADIS PARALIPOMÈNES (LIVRES DES)

1972

PARADIS Léonard (1763-1831) naquit à Moulins en 1763 ; il fit ses études au séminaire des robertins à Paris. Il fut d’abord vicaire à Moulins, puis il vint à Paris et fit partie du clergé de Saint-Roch. En 1830, il remplaça son frère comme curé de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvellc et il mourut à Paris, le 18 mars 1831.

Ses principaux écrits sont : De l’obéissance due au pape ou Réfutation de l’adresse de l’abbé Vinson aux deux Chambres, in-8°, Paris, 1815 ; l’auteur prouve que le pape avait le droit de conclure et de signer le com ordat de 1801 ; Tradition de l’Église sur l’infaillibilité du pape, in-8°, Paris, 1820. On a aussi de lui une Oraison funèbre de Louis XVI, prononcée en l’église de Saint-Roch, le 21 janvier 1815.

Michaud, Biographie universelle, I. wxii, p. 118 ; Feller-Weiss, Biographie universelle, t. vi, p. 368 ; L’ami de la religion du 31 mars 1831, p. 388-389.

J. Carreyre.

    1. PARALIPOMÈNES (livres des)##


PARALIPOMÈNES (livres des). —

1. Noms. II. Contenu (col. 1972). III. But (col. 1977). IV. Composition (col. 1979). V. Auteur et date (col. 1984). VI. Texte et versions (col. 1986). VII. Valeurhistorique (col. 1987). VIII. Doctrine (col. 1993).

I. Noms.

Les deux livres des Paralipomènes de la Vulgate ne forment, dans la bible hébraïque, qu’un seul livre désigné dans le canon hébreu sous le nom de dibre hayyamîm, c’est-à-dire les « événements des jours », verba dicrum, selon saint Jérôme dans la préface de sa traduction, P. L., t. xxviii, col. 1326, ou encore liber verborum dicrum dans ses lettres.

La division du livre en deux parties, qu’on ne rencontre dans les bibles hébraïques qu’à partir de la seconde moitié du xve siècle, remonte aux Septante qui les désignent sous le titre de IIapaXetTco|j.Évcov, a’6’, Cf. Swete, The Old Testament in Greek. D’après cette désignation, les Paralipomènes seraient un complément des livres de Samuel et des Rois, un recueil de ce qu’ils auraient laissé décote, H<y.pv.’Xsin6[izv(x.. C’est du moins de cette manière que l’entendaient les anciens. Des modernes l’entendent parfois dans le sens de transmissa.

Le latin a suivi le grec qu’il se contente de transcrire Paralipomenon liber I et II ; ce titre s’est maintenu malgré saint Jérôme qui jugeait plus exact cet autre : C.hronicon totius divinæ historiée. Prologus galeatus. P. L., t. xxviii, col. 554. Les versions anglaises et allemandes ont retenu ce nom de « Chroniques » qu’ont également adopté les protestants de langue française, tandis que les catholiques emploient ordinairement celui de « Paralipomènes ». On désigne volontiers sous le nom de « Cgroniste » l’auteur de l’ouvrage ; nous emploierons de préférence celui de « Chroniqueur ».

La place des Paralipomènes, dans les différentes bibles, n’est pas uniforme. Dans les bibles hébraïques, ils viennent tout à la fin des « écrits » ou de la troisième partie du canon hébreu ; c’est la place d’ailleurs que leur assignent le Talmud et la majorité des mss. hébreux ; leur composition tardive et leur caractère du moins apparent de supplément aux livres des Rois, rendent suffisamment raison de cette place. Si, parfois, on les trouve en tête du groupe des hagiographes, c’esl sans doute en raison de leur contenu, relatant des événements antérieurs aux dates assignées à la plupart des autres écrits de cette partie du canon hébreu ; à moins que l’on ne suppose que les Paralipomènes, formant originairement un seul ouvrage avec les livres d’Esdras et Néhémie, n’aient repris la place, la première, que leur assignait l’ordre naturel de la chronologie. Quant à l’interversion singulière des bibles hébraïques, elle s’expliquerait par le fait que la seconde partie de l’ouvrage (livres d’Esdras et de Néhémie) aurait été détachée de la première (livre des Chroniques ) et « incorporée dans le recueil des livres saints

parce qu’elle comblait une lacune, aucune portion des Écritures ne racontant les destinées de la communauté juive après l’exil. La première partie, au contraire, aurait été mise de côté comme faisant double emploi avec Samuel et les Rois. Plus tard, cependant, on serait revenu sur cette décision et la moitié initiale de l’œuvre aurait, en fin de compte, rejoint la moitié terminale, sans qu’on les replaçât dans leur ordre primitif. Ainsi, la place anormale qu’occupent les Chroniques, après un autre écrit qui, en fait, est leur continuation, fournit un indice des oscillations survenues dans la formation du recueil des Ketoubim. » L. Gautier, Introduction à l’Ancien Testament, 2e édit.. t. il. p. 21 I.

Dans les Septante, les Paralipomènes viennent après les livres des Rois ; c’est leur place la plus fréquente, celle qu’ils ont danslesmss. onciaux. Cf. Swete, Introduction lo the Old Testament, p. 397. Cet ordre a passé dans la Vulgate.

II. Contenu.

Le livre des Paralipomènes se

présente comme une histoire religieuse du royaume de Juda. Des listes généalogiques qui vont d’Adam à Saiil, avec quelques notices historiques, la rattachent aux origines de l’humanité. Elle embrasse ainsi la même période que celle qui est racontée dans les livres de l’Ancien Testament depuis la Genèse jusqu’au IV’livre des Rois, mais en des proportions, on le conçoit, qui varient considérablement selon les différentes parties.

Les livres des Paralipomènes se divisent tout naturellement en quatre parties : 1° les listes généalogiques du début, I Par., i-ix ; 2° l’histoire de David, I Par., x-xxix ; 3° l’histoire de Salomon, II Par., i-ix ; 4° l’histoire du royaume de Juda, depuis la mort de Salomon jusqu’à la déportation des captifs à Babylone, les deux derniers versets du livre rapportant déjà le texte de l’édit de Cyrus sur le retour de l’exil, II Par., x-xxxvi.

7e partie. D’Adam à la mort de Saùl. I Par., i-ix.

— Ce n’est pas l’histoire de cette période, mais de simples généalogies, d’abord celles d’Adam à Israël et ses douze fils, i-ii, 2, provenant sans doute des données généalogiques parallèles de la Genèse, mais avec addition d’éléments nouveaux et d’indications d’ordre historique et géographique. Viennent ensuite les généalogies des fils d’Israël, particulièrement détaillées pour Juda et Lévi ; pour Juda seul, de ii, 2 à iv, 23, tout le chapitre m concernant la descendance de David ; pour Siméon, iv, 24-43 ; pour Ruben, v, 1-10 ; pour Gad, v, 11-17. avec le récit du combat des tribus, à l’est du Jourdain contre les Agaréens, v, 18-22 ; pour Manassé (demi-tribu est), v, 23-26, avec mention de l’invasion de Téglathphalasar ; pour Lévi, c’est la longue énumération de sa descendance, vi, 1-53 et celle des villes lévitiques, vi, 54-81. Au chapitre vu sont plus rapidement esquissées les généalogies d’Issachar, 1-5 ; de Benjamin, 6-12 ; de Nephtali, 7-13 ; de Manassé (demi-tribu ouest), 14-19 ; d’Fphraïm, 20-29, et d’Aser, 30-40 ; Zabulon et Dan sont passes sous silence à moins que vii, 12 ne soit un vestige de la généalogie de ce dernier. Le chapitre viii reprend, pour la compléter, la généalogie de Benjamin, 1-32, et plus particulièrement la descendance de Saiil, 33-40. Le chapitre ix clôt l’ensemble des listes généalogiques par l’énumération des habitants de Jérusalem après le retour de l’exil (dans le même ordre que dans les listes analogues des livres d’Esdras, I Esd., n ; II Esd., vu ;, à savoir fils de Juda et de Benjamin, prêtres, lévites et portiers, avec énoncé de leurs fonctions, ix, 1-34. Les derniers versets du chapitre, 35-44. répètent mot pour mot ce qui avait été dit précédemment, vm, 29-40, sur les habitants de Gabaon et les descendants de Saiil.

IL’partie. Histoire de David. I Par., x-xxix. — Cette