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1929
1930
PAPE. RAPPORTS AVEC LES EGLISES ORIENTALES


Hongrie, où ils obéissent à l’évêque byzantin d’Hajdudorog et à un administrateur apostolique ayant titre d’archevêque et résidant à Miszkoles. Les évêques de Krizevci et d’Hajdudorog n’ont pas seulement juridiction sur les Ruthènes, mais sur tous les catholiques de rit byzantin habitant sur leur territoire. Quelques familles ruthènes sont établies en Allemagne, trop clairsemées toutefois pour relever d’un prélat spécial. L’émigration a implanté en grand nombre les Rulliènes au Brésil, au Canada et surtout aux États-Unis. Le Saint-Siège a donné un Ordinaire propre à ceux du Canada, avec résidence à Winnipeg, en 1912, Acta ap. Sed., t. iv, p. 555, et réglé par un décret du 1 er mars 1929 le statut de ceux des États-Unis : les familles d’origine galicienne y relèvent d’un évêque résidant à Philadelphie, celles qui proviennent de la Russie subcarpathique dépendent d’un autre évêque, habitant Homestead ; mais, pour faciliter les relations entre leurs troupeaux respectifs, les deux prélats entretiennent à New-York un délégué commun. Acta ap. Sed., t. xxi, p. 152.

L’Église unie de Roumanie prospère en Transylvanie, dans la partie du royaume récupérée, depuis les derniers Lraités de paix, sur l’ancien empire d’Au(.riche-Hongrie. Sa population atteint le chiffre d’un million et demi de fidèles. La métropole de Blaj compte actuellement quatre évêchés sufîragants, ceux de CIuj-Gherla (résidence à Cluj), de Lugoj, d’Oradea-Mare et de Maramures (résidence à Baia-Mare). Cf. bulle Solemni conveniione, du 15 juin 1930, Acta ap. Sed., t. xxii, p. 381. Quelques fidèles de cette Église vivent encore sur sol hongrois et un certain nombre s’est transplanté dans l’Amérique du Nord, où les ont rejoints des prêtres de leur rit.

Les États-Unis connaissent aussi quelques Italo-Grecs ou Italo-Albanais, dont l’Église compte à peu près, au total, 60 000 membres, établis surtout dans les anciennes possessions byzantines de l’Italie continentale, Calabre, Pouille, et en Sicile. Ceux de la péninsule possèdent un évêque à Lungro, les Siciliens restent soumis à la juridiction des évêques latins.

Du temps des tsars, l’organisation hiérarchique d’une Église catholique de rit byzantino-slave sur le sol de la sainte Russie orthodoxe offrait des difficultés pratiquement insurmontables. On pouvait, à la rigueur, embrasser le rit latin, quitte à perdre sa réputation de bon Russe ; mais catholique et byzantin passaient pour notions incompatibles. Cependant, quelques isolés se rallièrent à Rome tout en gardant leur rit. En quel nombre ? Les statistiques d’avant la guerre les évaluaient à 6 000 seulement ; de récentes publications parlent d’un chiffre supérieur à 16 000, rien que pour le territoire polonais. On en trouve un groupe assez important en Mandchourie. Pour ces derniers, le Saint-Siège a nommé, le 20 mai 1928, un Ordinaire résidant à Kharbine. Actaap. Sed., t. xx, p. 360. Il y a lieu de mentionner aussi un petit nombre de catholiques de rit oriental parmi les Russes proscrits et réfugiés à Berlin, à Prague, et surtout en France.

L’Église bulgare, avec 7 000 fidèles environ, se concentre à peu près tout entière sur le territoire national. La hiérarchie a été modifiée ces dernières années et S ; i S ; iiuleté Pie XI lui a préposé, le 31 juillet 1926, un évêque fixé à Sofia, avec le titre d’administrateur apostolique. Acta ap. Sed., t. xviii, p. 392.

Quant aux Hellènes, dont le chiffre ne dépasse pas 3 000, et que se partagent la Grèce et la Turquie, ils re èvent d’un évêque, dont la récente installation à Athènes a suscité, de la part du clergé orthodoxe, une opposition des plus violentes.

Si nous quittons l’Europe pour passer en Asie occidentale, nous y trouvons une Église de rit byzantin

beaucoup plus importante que les quatre dernières que nous venons de mentionner, l’Église melkite. Son chef s’intitule patriarche d’Antioche et de tout l’Orient. Entendons-nous sur le terme : l’Orient, ici, veut dire l’ancien diocèse impérial de ce nom, qui formait, avec ceux d’Asie, de Pont et de Thrace, une préfecture du prétoire. Le patriarche étend sa juridiction sur une douzaine d’éparchies, et lui-même gouverne immédiatement celle de Damas. Au témoignage île Sa Béatitude le patriarche Cyrille II Moughabghab, dans une lettre datée du 17 mars 1927 et publiée dans L’union des Églises, n° de mars-avril 1929, la population melkite, que tend à accroître un mouvement assez accentué d’union de la part des orthodoxes qui la coudoient, dépasse 160 000 âmes. Elle est répandue en Syrie, en Palestine, en TransJordanie, en Egypte, dans le Grand-Liban, les montagnes des Druses et le territoire des Alaouites. On en trouve des colonies, pourvues d’églises de leur rit, dans diverses villes d’Europe, d’Amérique et d’Australie. Les melkites peuvent se servir, comme langue liturgique, du grec ou de l’arabe, à leur choix ; pratiquement, ils utilisent surtout l’arabe et beaucoup de leurs prêtres ignorent le grec. Cf. C. Korolevskij, art. Antioche, dans le Diction, d’hist. et de géogr. ecclésialiqucs.

Rit syrien.

Le même titre de patriarche d’Antioche

et de tout l’Orient est également porté par les chefs des deux Églises qui pratiquent le rit syrien : celle des Maronites et celle des Syriens purs.

L’Église maronite compte neuf éparchies et environ 400 000 fidèles, dont le Grand-Liban constitue le principal habitat. Le patriarche administre lui-même l’éparchie de Gébaïl et Batroun (Byblos et Botrys). Les exigences du commerce, les tracasseries des Turcs, les limites trop étroites de leur foyer primitif ont fait essaimer depuis longtemps les Maronites en Syrie, en Chypre, sur le territoire des Alaouites, en Palestine, en Egypte, en France, dans les Amériques, en Afrique et en Australie. Cf. art. Maronite (Église).

Les Syriens purs atteignent le chiffre de 30 000 fidèles environ, et sont gouvernés, sous l’autorité du patriarche, par six archevêques ou évêques. Les mêmes raisons d’émigrer expliquent la présence de familles dispersées au Grand-Liban, en Palestine, en Turquie, en Europe, en Afrique, en Amérique ; mais le gros de cette Église habite l’Irak et la Syrie. La résidence officielle du patriarche se trouvait naguère à Mardin, en Turquie d’Asie ; en 1929, le Saint-Siège l’a transférée à Beyrouth.

Rit alexandrin.

Au rit alexandrin se rattachent

l’Église copte et l’Église éthiopienne. En faveur des Coptes, Léon XIII a créé, en 1895, le patriarcat d’Alexandrie, qui est actuellement sans titulaire et régi par un administrateur apostolique ; du patriarcat dépendent deux sièges sufîragants, celui de Thèbes ou Luqsor et celui d’Hermopolis, avec résidence à Minieh. La population des fidèles, répandus en Egypte, atteint le chiffre approximatif de 30 000.

Les Éthiopiens catholiques sont un peu plus nombreux : environ 40 000 ; ils habitent l’empire d’Ethiopie et l’Erythrée ; ils n’ont point d’épiscopat et sont gouvernés par des vicaires apostoliques.

Rit persan.

Le rit persan est suivi par les Chaldéens

et les Syro-Malabars. Au nombre de 60 000 environ, les Chaldéens vivent en Perse, dans l’Irak et en Turquie d’Asie, répartis en plusieurs éparchies que la guerre de 1914-1918 a fortement bouleversées. Ils obéissent au patriarche de Babylone, qui réside à Mossoul, en Mésopotamie. Il convient de signaler l’existence de quelques groupes isolés de Chaldéens catholiques en Syrie et dans le Grand-Liban, ainsi que quelques colonies en Europe et en Afrique. Voir art. Nestorienne (Église), col. 243 sq.