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PAMPHILE DE CESAREE — PANARETos


sulfire à écarter de sa mémoire tout soupçon d’hétérodoxie.

De l’Apologie, il ne nous reste plus que la lettre-préface et le premier livre, dans une traduction, plus ou moins exacte de Rufin, P. G., t. xvii, col. 521-616. L’ensemble nous est mal connu par une courte analyse de Photius, Bibl., cod. cxviii. L’ouvrage révélait l’attachement de Pamphile aux doctrines d’Origène ; il montrait en même temps la violence des attaques dont ces doctrines étaient l’objet en certains milieux au début du ivsiècle, et sa perte est extrêmement regrettable.

Pamphile avait également rédigé des lettres à ses amis, et Eusèbe citait ces lettres dans sa biographie. Jérôme, Advers. Euf., i, 9. L’affirmation de Gennade, De vir. illustr.. 17, selon laquelle Rufin aurait traduit un ouvrage de Pamphile Adversum mathematicos, repose sur une mauvaise interprétation de quelques mots de Rufin qui s’appliquent en réalité à la traduction de l’apologie, Apol., i, 11.

Après avoir passé deux ans en prison, Pamphile comparut devant les tribunaux, il fut condamné à mort et décapité, le 16 février 310, De martyr. Pal., xi, 7. Eusèbe a inséré le récit de son martyre dans le De martyribus Palœstinæ. Nous avons de ce récit deux recensions, dont la plus longue a été publiée pour la première fois par H. Delehaye, dans les Analecta bollandiana, t. xvi, 1897, p. 129-139.

O. Bardenhewer, Allkirchliche Lileratur, t. ii, p. 242 sq. A. Puech, Histoire de la lillér. grecque chrétienne, t. iii, p. 169 sq. ; H. B. Swete, .1/j introduction lo ihe old Testament in greek, Cambridge, 1902, p. 74-77.

G. Bardy.

PAMPHILE Joseph (fl581) - - Né à Vérone, entra dans l’ordre des ermites de Saint-Augustin, devint plus tard évêque de Segni (1570) où il mourut en 1581. Son nom reste attaché à un Chronicon ordinis fratrum eremitarum usquead annum 1575, qui parut à Rome, in-4°, 1581 Mais l’auteur, cjui avait été sacriste à la chapelle pontificale, avait également rédigé un certain nombre de traités sur les cérémonies saintes. On cite de lui : De origine mnltarum gravissimarum in Ecclesia cxremoniarum ; De exorcislis et antiquo rilu expellendi dœmones ; De sacris rilibus apud veteres pontifices in conficiendis et administrandis taptismatis, chrismatis et eucharistiæ sacramentis libri III. Mais on ignore si ces traités ont jamais vu le jour.

Jôcher-Rotliermund, Gelehrlen I.exikon, t. V, 1816, col. 1476 ; Hurter, Nomenclator, t. iii, col. 316.

É. Amann.
    1. PANARÉTOS Matthieu Ange##


PANARÉTOS Matthieu Ange, théologien byzantin de la seconde moitié du xive siècle. — I. Vie. II. Œuvres. III. Doctrine polémique.

I. Vie.

Les renseignements qui nous sont parvenus sur la personne et l’activité de cet écrivain se réduisent à peu de choses. L’époque même où il a vécu a été, par un enchaînement d’erreurs dont Allatius est responsable, entièrement méconnue. Ce savant et après lui tous les bibliographes, dont la Geschichte der byzantinischen Literalur(2e éd., 1897, p. 93)s’est en dernier lieu fait l’écho, l’ont identifié avec le haut fonctionnaire, son homonyme, que l’empereur Michel VIII Paléologue députa au IIe concile de Lyon, mais qui trouva, au cours de sa mission, la fin tragique que l’on connaît. Cf. Pachymère, De Michæle Palaiologo, t. V, c. xvii et xxi, P~. G., t. cxliii, col. 838 B et 850 B. Grâce aux récentes découvertes de P. Risso, publiées dans la revue Romae l’Oriente (1914-1916), il est désormais possible de fixer la chronologie de notre auteur et de mesurer exactement l’influence, qui pourrait bien être décisive, exercée par ses écrits sur le cours de la polémique gréco-latine.

.Matthieu, dont la production littéraire conservée

tient presque toute entre les années 1355 et 1369, dut, en conséquence, naître au début du xiv° siècle, plutôt à la fin du premier quart. D’après un renseignement emprunté par G. Sambuco à Georges Scholarios, Rhodes serait sa patrie. Toutefois ce point reste douteux, car le témoignage du critique italien n’a pu être vérifié, rien de tel n’existant dans les écrits du patriarche grec. Par contre, les diverses suscriptions des œuvres de Panarétos nous sont garantes de la haute position qu’il occupa dans l’administration centrale de Byzance ; au questeur et à ses services (voir à ce propos Fr. Dôlger, Der Kodikellos des Christodulos in Palermo, dans Archiv fur Urkundenforschung, t. xi. 1929, p. 54 du tiré à part) incombait, en effet, la préparation et la rédaction des lois et des sentences judi ciaires de la plus haute jurisprudence de l’État. Le patronyme "ÂyysXoç semble bien, d’autre part, l’indice d’une lointaine parenté avec la dynastie régnante des Paléologues, circonstance à laquelle le fonctionnaire dut une fortune que peu de provinciaux pouvaient ambitionner. Néanmoins, quelque considérable qu’ait été le rôle joué par Panarétos dans la politique de son pays à une époque fertile en révolutions, les chroniques du temps n’en citent même pas le nom. Il est également curieux que celui-ci ne se retrouve au bas d’aucun chrysobulle ou acte notarié contemporain. La première mention qu’on en rencontre dans les sources est postérieure ; >u concile de Florence (1439) et encore ne livre-t-clle que le nom sans indication d’aucune sorte. Cf. P. G., t. clix, col. 1005 B et 1092 B. L’oubli prolongé dans lequel resta l’œuvre d’un écrivain dont nous possédons aujourd’hui encore quelques manuscrits originaux dut tenir aux circonstances. En effet, la polémique antilatine à laquelle Panarétos consacra ses loisirs de juriste n’était plus de saison ; une autre passion intellectuelle, née de la querelle hésychaste, fixait les esprits sur les graves problèmes de la lumière thaborique et de la distinction en Dieu de l’essence et de l’opération ; cf. Palamite (Controverse). La seule vogue que ses écrits connurent fut posthume ; nous verrons plus bas en quelles circonstances et sous quelles influences.

II. Œuvres. — On trouve dans le dossier littéraire de Panarétos à la fois des travaux originaux et des compilations ; celles-ci comme ceux-là traitent exclusivement des points d’histoire ou de doctrine les plus propres à légitimer le schisme et à dissuader l’Église byzantine d’obéir à la voix de son empereur, alors partisan décidé de l’union avec Rome ; ici et là apparaissent pour la première fois des théories nouvelles et des documents inconnus. Afin d’en mieux apprécier la valeur, il est nécessaire d’en dresser la double nomenclature, d’autant que l’exposé de P. Risso contient maintes erreurs.

Traités originaux.

 On en compte quatorze ;

six ont pour objet la procession du Saint-Esprit, trois la primauté du pape, un le feu du purgatoire, m l’usage latin des azymes, un l’ensemble des absurdités latines en matière doctrinale, un les origines du schisme : le dernier est apologétique et défend une pratique de la liturgie grecque. En voici le détail. — 1. Traités sur la procession du Saint-Esprit : a) Toû

Qoi[l3.- TTWÇ èv TOIÇ 6siO !.Ç Xï]TÏTSOV OCV £17] T7)V èxTcô psuaiv toû’Ayloo liveufiaxoç.’AvTÎŒaiç rcpôç xauxa tou’AyyéXou toû LTavapsTou : Thomw. Quomodo in dipinis concipienda sil processio Spiritus Sancli ; e contra conjutaiio Angeli Panareli. Inédit. Pour les ms. consulter P. Risso, .Romae l’Oriente, t. viii, 1914, p. 116, 167. L’opuscule de saint Thomas visé ici est la Declaralio quorumdam arlicnlorum contra Grœcos. c. iv, ou Liber ad cantorem Antiochenum, qui se trouve être le second parmi les Opuscula théologien et philosophica, éd. Vives, t. xxvii, p. 534. Panarétos