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ORIENTALE (MESSE). RIT ALEX, ANAPHORE


Nolite diligere mundum neque ea quæ in mundo sunt. Mundus transit et concupiscentia ejus ; qui facit voluntatem Dei manet in œternum. I Joa. ii, 15-17.

Avant la lecture des Actes, le prêtre encense et fait les mêmes demandes qu’au premier encensement. Les coptes lisent quelquefois le « synaxairc » (martyrologe) au lieu des Actes des apôtres. Cet usage se trouvait dans le rit ambrosien et gallican, où les Gesta sanctorum remplaçaient la lecture de TAncien Testament. Cf. art. Ambrosien (Rit), t. i, col. 964. 7. Trisagion.

Le peuple chante le trisagion, après la lecture des Actes. Les monophysites gardent la formule introduite à Antioclie : qui crucifixus es pro nobis.

8. Lecture de l'évangile. — Avant que le diacre ne lise l'évangile, on récite un psaume de David, et le prêtre fait de nombreux encensements à l'évangile, à l’autel, au président et aux fidèles, le célébrant félicite les fidèles de voir et d’entendre ce que les patriarches de l’Ancien Testament n’ont ni vii, ni entendu. Alors le diacre avertit l’assemblée de se tenir debout. La procession autour de l’autel avec l'évangile est mentionnée par Mgr Rahmani, op. cit., p. 436.

Une cérémonie propre au rit alexandrin est la reconnaissance de l'évangile par tout le clergé et son adoration.

Le diacre : Orate pro Evangelio.

Chaque prélre baise l'évangile : adoro Evan^elium.

La lecture se fait à l’ambon. Le célébrant encense encore à plusieurs reprises l’autel, l'évangile et le peuple. Gomme pour les autres lectures, le prêtre fait une prière pendant la lecture arabe de l'évangile. La lecture terminée, le diacre présente l'évangile à baiser, d’abord au clergé, puis au peuple.

9. Prières des catéchumènes.

Le prêtre prie pour

les malades, les voyageurs, le roi, les défunts, ceux qui ont fait quelque offrande, pour les prisonniers et les esclaves.

Pour la période des crues du Nil, il ajoutera : Mémento, Domine aquarum fluminis et benedic illis, augens illas juxta mensuram suam.

Aux périodes respectives des semailles, de la moisson et de la cueillette des fruits, il fait des prières à ces intentions et termine par une prière pour les catéchumènes.

Mémento, Domine, catechumenorum populi tui, miserere eorum, confirma eos in fide tua, et reliquias omnes cultus idolorum au Ter ab eorum cordibus ; legem tuam, timorem tuum, praccepta tua, veritates tuas et mandata tua statue in cordibus eorum ; da illis firmam cognitionem Verbi quo per catechesin instituti sunt ; utque statuto tempore digni évadant, lavacro regenerationis, in remissionem peccatorum suorum, præpara eos, habitaculum Spiritui sancto tuo, per gratiam.

Renaudot, t. i, p. 8-9.

Le diacre invite le peuple à prier pour chacune de ces intentions, ou bien il les groupe par trois et invite trois fois : flectamus genua, leuate ; et le peuple répond Kyrie eleison.

Actuellement ces invitations ne se font qu’en temps de carême, comme le vendredi saint dans la liturgie romaine. Ce n’est pas le seul point de contact entre ces deux liturgies. Une étude pour relever les traits de ressemblance entre elles est à faire. Mgr Rahmani a donné un essai dans son livre, Les liturgies orientales et occidentales, p. 618-653.

Le renvoi des catéchumènes n’existe plus, alors que l’on trouve une longue prière pour eux. Mais le renvoi de tous les non communiants semble avoir existé normalement à cet endroit et par là même la messe des catéchumènes se termine.

Messe des fidèles.

 1. Préliminaires. —

Prière du voile. — Cette prière est faite par le célébrant

derrière le voile de l’iconostase, d’où son nom de prière du voile ; les intentions y sont tout à fait générales : pour le bien et la paix de toute l'Église.

Prière des fidèles. — Dans le rit alexandrin on trouve la marche normale de la liturgie primitive soit orientale soit occidentale avec deux prières distinctes, l’une pour les catéchumènes avant leur renvoi, l’autre pour les fidèles alors qu’ils sont seuls à l'Église. Les deux prières ont le même thème et sont exécutées de la même manière : invitation du diacre, prière du prêtre, le peuple s’y associant, par le Kyrie eleison. On prie pour l’unité de l'Église — cette idée est fréquemment reprise dans la liturgie présente — pour toute la hiérarchie et pour la réunion des fidèles ; le célébrant encense et offre l’encens.

Credo. — Le Credo est récité par toute l’assemblée, suivant la formule de Nicée-Constantinople. Les uniates y ont ajouté le Filioque.

Baiser de paix. — A l’invitation du diacre, le prêtre prie pour la paix de l'Église et son unité dans un même corps ; le baiser de paix — on l’a vu pour la liturgie arménienne — est un signe de cette unité du corps mystique. Le diacre invite l’assemblée à se donner le saint baiser et à purifier le cœur de tout mal.

Dans le rit abyssin le diacre dit :

Orate pro pace perfecta et arnica salutatione apostolica : Amplectimini invicem ; qui non communicatis exite : Qai comnunicatis, amplectimini invicem in plenitudine cordis vestri. Qui communicaturus est custodiat se a malo. Renaudot, t. i, p. 486.

Donc, dans le rit abyssin, le baiser de paix est au début de la messe des fidèles puisque la prière des fidèles vient après.

Les avertissements du diacre avant le baiser de paix montrent bien que, dans la liturgie orientale, le baiser est ordonné à la communion comme dans la liturgie romaine, bien qu’il soit placé avant la consécration ; en ciîet les assistants au sacrifice sont les communiants, et la communion est une partie du sacrifice ; d’ailleurs les paroles du diacre sont claires et le montrent assez.

2. L’anaphore.

Le rit alexandrin avait une anaphore propre, attribuée à saint Marc et retouchée par

saint Cyrille ; à cause de ses relations avec le rit jacobite, il lui en emprunta plusieurs autres, dont il ne conserve actuellement que deux : une attribuée à saint Basile et qui est l’anaphore la plus usitée, l’autre à saint Grégoire. Quant au rit abyssin, il conserve douze anaphorcs : une de Notre-Seigneur, l’une de la sainte Vierge, des Pères du concile de Nicée, etc. ; celle qui est la plus communément employée est intitulée ; -< Anaphore des douze apôtres ». Le Brun, t. ii, p. 561 sq.

Ces anaphores, quoiqu’elles ne soient intitulées anaphore, que depuis le dialogue de la préface, ont cepen dant des prières propres pour la messe des fidèles : prière du voile, du baiser de paix.

Pré/ace. — Le diacre invite l’assemblée, à s’approcher, à se bien tenir, à regarder l’Orient (l’autel est toujours du côté de l’Orient). Puis commence le dialogue commun à la liturgie romaine et orientale. Une variante se trouve dans le texte arabe qui est très usitée chez les coptes ; dans la liturgie de saint Basile, le célébrant demande : « O ù sont vos esprits ? » La liturgie de saint Grégoire demande : « Où sont vos coeurs ? »

Après le dignum et justum est — où le sacrifice universel est rappelé (Malachie, i, 11) — le célébrant commence une litanie ; c’est encore un point caractéristique du rit alexandrin.

Litanie. — Cette litanie est propre à l’anaphore de saint Cyrille, pour la place mais non pour le thème ; ce sont les mêmes intentions que nous avons vues à la prière de l’encens et à celle des" catéchumènes et