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ORIENTALE (MESSE). RIT BYZ., AVANT-MESSE


Ce chant est remplacé par d’autres hymnes à quelques fêtes de l’année : Noël, Epiphanie, Pâques…

Le Trisagion aurait été introduit dans la liturgie sous le patriarcat de Proclus (434-417) et par l’ordre de Théodose II, à la suite d’une apparition céleste, en 446. Théophane, Chronic, t. XIV, c. xlvi, P. G., t. cviii, col. 243-247, et S. Jean Damascène, He fide orthodoxa, t. III, n. x, P. G., t. xc.vi, col. 1022 ; Rahinani, op. cit., p. 154, 395 en note. Cf. Le Brun, t. ii, p. 353.

5. Les lectures.

Le diacre debout devant l’iconostase annonce : Soyons attentifs. Le lecteur, tourné vers le peuple, lit l'épître. Anciennement on lisait une lecture de l’Ancien Testament, actuellement on lit d’ordinaire un passage des Actes ou des épîtres de saint Paul, quelquefois des épîtres catholiques. Cependant on trouve des lectures de l’Ancien Testament à quelques dates de l’année : Pâques… C’est à Pâques également que les Byzantins lisent les livres saints dans diverses langues ; c’est bien là un témoignage que l'Église est, de droit, catholique. Elle est au-dessus des nations et des langues ou plutôt pour toutes les nations.

A la fin de l'épître le célébrant dit au lecteur : paix à toi, puis il s’incline pour demander l’intelligence des évangiles. Pendant ce temps le diacre encense l’autel, le sanctuaire, le peuple et le prêtre, il se présente ensuite avec les évangiles devant le prêtre : Bénissez, Seigneur, celui qui va annoncer l'évangile du saint apôtre et évangéliste. Le diacre, précédé de deux acolytes va à l’ambon (ou chaire).

Le prêtre : Tenons-nous debout avec sagesse. Écoutons le saint évangile. Paix à tous.

Le chœur : Lt avec votre esprit.

Le diacre : Lecture du saint évangile selon N…

Le prêtre : Soyons attentifs.

Le chœur (avant et après le chant de l'évangile) : Gloire à vous Seigneur, gloire à vous.

Le prêtre (au diacre qui revient de l’ambon) : Paix à toi qui as annoncé l'Évangile. Cf. Charon.op. cit., p. 31-33.

6. Litanies.

Le diacre chante de nouvelles litanies aux mêmes intentions énuinérées plus haut. Le peuple répond à chaque demande par trois Kyrie eleison. Prions encore pour tous ceux qui offrent des fruits. M. Cyrille Charon, op. cit., p. 34, dit à ce propos et justement : Il y a ici un souvenir des oblations en nature faites dans les premiers siècles de l'Église par les fidèles, pendant le sacrifice eucharistique.

Un fait très curieux et propre à la liturgie orientale se présente ici : le diacre occupe les fidèles, prie avec eux, alors que le prêtre fait une prière analogue à voix basse, qu’il termine par une doxologie ou eephonèse.

7. Prière des catéchumènes et renvoi de ceux-ci. — Le diacre invite les catéchumènes à prier, demande aux fidèles de prier pour eux, fait pour eux plusieurs demandes avec la réponse du peuple : Kyrie eleison ; il les invite enfin à incliner la tête pour recevoir la bénédiction. Le célébrant pendant tout ce temps fait une prière pour eux et la termine par une eephonèse.

Le diacre : Tous les catéchumènes, sortez. Les catéchumènes, sortez. Tous les catéchumènes, sortez. Pas un seul des catéchumènes ici.

Les fidèles : Encore et encore prions en paix, le Seigneur.

On trouve là un vestige de la cérémonie effective du renvoi des catéchumènes. D’autres renvois existaient encore ; successivement après les catéchumènes, on faisait sortir les énergumènes et les pénitents. Les seuls communiants restaient pour assister aux mystères. La fin de la messe des catéchumènes est nettement marquée par ce renvoi. Les païens et les chrétiens non communiants étaient donc admis à la lecture des livres saints et à leur commentaire par l’homélie que nous ne rencontrons plus dans le missel.

[La messe des catéchumènes dans le rit arménien. — Quant au rit arménien, après la bénédiction, le diacre avertit le peuple en grec, d'être attentif au chant du Trisagion, qu’on répète trois fois. Les uniates en ont enlevé les mots : crucifié pour nous. Les grégoriens n’y voyaient pourtant pas une affirmation hérétique, puisqu’ils remplaçaient cette phase par une autre, suivant les fêtes ; c’est au Christ que le Trisagion est adressé : à Noël : « qui nous apparûtes » ; le samedi saint : « enseveli pour nous » ; pour l’Ascension : « monté avec gloire vers le Père ». A la Pentecôte, il est adressé au Saint-Esprit : « descendu sur les apôtres ». Donc, les arméniens rapportent les mots « crucifié pour nous », au Christ seul. Nersès IV (1166-1173) ne voyait dans le maintien de ces mots, qu’une question de discipline et de respect pour la piété des fidèles. Cf. E. Dulaurier, Histoire de l'Église arménienne, p. 43 ; Le Brun, t. iii, p. 145. Cf. art. Arménie, t. i, col. 1951-1952.

Un des fidèles est invité, après le chant du Trisagion, à venir baiser les saints livres. C’est le délégué de l’assistance : le prêtre le bénit, puis fait une longue prière, les bras en croix ; quant au diacre, comme dans la liturgie de Constantinoplc, il récite avec le peuple les diaconales ou prières litaniques. Comme dans la liturgie byzantine, aussi, le prêtre prie aux mêmes intentions et termine sa prière par une eephonèse.

Un diacre lit l'épître. Quelquefois on a trois lectures de l’Ancien et du Nouveau Testament, d’autres fois une seule lecture des épîtres ou des Actes avant l'Évangile. Le célébrant dit à plusieurs reprises : la paix à tous. A la petite entrée, ou procession autour de l’autel, l’archidiacre porte solennellement les évangiles jusque devant la porte. Alors un diacre avertit en grec de se tenir debout. Les avertissements ordinaires terminés, l’archidiacre chante l'évangile. Le fait de chanter le Credo immédiatement après l'évangile, éloigne le rit arménien du byzantin pour le rapprocher de la liturgie syriaque. C’est l’archidiacre qui chante le Credo, en élevant l'évangéliaire au-dessus de sa tête. Voir le texte du Credo, à l’art. Arménie, t. i, col. 1946.

Puis un anathème est lancé contre ceux qui nient l'éternité et la consubstantialité des trois personnes. Le Brun, t. iii, p. 156-159. D’après Le Brun, ibid., p. 161 sq., les arméniens auraient adopté le symbole dans leur liturgie, peu d’années après 486, date de son introduction, dans la liturgie d’Antioche, par Pierre le Foulon.

Le diacre récite une nouvelle litanie, pendant que le prêtre fait les mêmes demandes à voix basse qu’il termine par l 'eephonèse habituelle.

Le prêtre : Que la paix soit avec vous tous.

Le diacre : Qu’aucun des catéchumènes et de ceux dont la foi est imparfaite, qu’aucun des pénitents et des impurs ne s’approche de ce mystère divin. Dulaurier, op. cit., p. 137.

Ici nous rencontrons, outre les catéchumènes, la catégorie des pénitents et des énergumènes.]

Messe des fidèles.

 1. Préliminaires. — Le célébrant demande à Dieu de le rendre digne d’offrir le

sacrifice pour tout le peuple.

a) Le chéroubicon.

Nous qui, mystiquement, représentons les chérubins et chantons à la vivifiante Trinité l’hymne trois fois sainte, déposons toute sollicitude mondaine, afin de recevoir le le roi de l’univers escorté invisiblement des armées angéliques.

Le prêtre récite une longue prière :

…Rendez-moi capable… de consacrer votre corps saint et immaculé, et votre sang précieux… c’est vous qui offrez et qui êtes offert, qui recevez et qui êtes distribué, ô Christ