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ORIENTALE (MESSE). RIT BYZ., AVANT-MESSE


petites parcelles. C’est pourquoi Siméon de Salonique († 1429) ainsi que d’autres théologiens orthodoxes, recommandent de ne pas les donner à la communion des fidèles. Les orthodoxes de nos jours ne les mettent dans le calice qu’après la distribution de la communion. Les catholiques consacrent tous les pains qui se trouvent sur le « disque » (patène). Cf. M. Andrieu, Immixlio et consecralio, p. 208.

Le diacre met de l’encens dans l’encensoir et demande au prêtre de le bénir. Le prêtre le fait, en demandant en retour les grâces du Saint-Esprit.

Le prêtre encense 1' « astérisque », qui empêchera le voile de toucher les pains, puis il encense les trois voiles et les mystères ; chaque fois, il récite un petit verset rappelant le geste qu’il fait. Enfin le prêtre fait la prière de la prothèse que voici :

O Dieu, notre Dieu, vous qui avez envoyé le pain céleste nourriture du monde entier, Notre-Seigneur Jésus-Christ, notre Sauveur, notre Rédempteur et bienfaiteur, qui nous bénit et sanctifie, bénissez vous-même cette prothèse et recevez-la à votre autel céleste. Souvenez-vous, dans votre bonté et votre amour pour les hommes, de ceux qui l’ont offerte et de ceux pour qui ils l’ont offerte et gardez-nous sans reproche dans l’accomplissement de vos divins mystères. Parce que a été sanctiiié et glorifié votre nom très honorable et magnifique, Père, Fils et Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. Charon, op. cit., p. 11-12.

Le diacre encense les oblats, l’autel, l'église et le célébrant, et chante le ps. l, Miserere. Puis tous deux viennent vers l’autel, le baisent, et le diacre invite le prêtre : // est temps de sacrifier au Seigneur… Souvenezvous de moi Seigneur saint. — Pour une étude plus détaillée de la prothèse. Cf. Échos d’Orient, année 1900, t. iii, p. 65-78.

(Dans le rit arménien, le prêtre récite d’abord le ps. cxxxi, Mémento, Domine, David. Le diacre prie et tous ensemble disent douze fois : Seigneur ayez pitié de nous, puis le prêtre fait une prière générale au Christ, prêtre éternel selon l’ordre de Melchisédech, lui demandant de le purifier et de le rendre digne de sacrifier, il se revêt ensuite, de ses ornements en récitant des prières appropriées, alors que le chœur chante une hymne rappelant tous les bienfaits de Dieu depuis la création jusqu'à la rédemption et à la sanctification. Le célébrant récite le ps. xxv, 6-12, Lavabo, en se lavant les doigts. Les mains étendues il demande l’intercession de la Vierge immaculée et Mère de Dieu ; se retournant vers le peuple le célébrant récite le conjiteor qui ressemble fort à celui de la messe romaine ; le plus âgé des prêtres assistants lui donne l’absolution générale ; et le célébrant la donne à son tour, à toute l’assemblée.

Les clercs demandent au prêtre de se souvenir d’eux, puis ils chantent le ps. xcix, Jubilale Deo. Le diacre encense le prêtre qui monte doucement les degrés, les bras en croix et psalmodiant avec le diacre le ps. xlii, Introibo…, Judica me De us. A ce moment on tire le rideau.

Si l’officiant est un évêque, il dit une très longue prière qui n’est qu’un développement théologique sur l’Esprit-Saint. Cette prière est attribuée à saint Grégoire Nareghatzi (951-1003). Cf. Lapostelest, Liturgie de la messe arménienne, p. 8-11.

Le célébrant va à l’autel de la prothèse, reçoit du diacre l’hostie (azyme) et la dépose sur la patène puis il met du vin en forme de croix. Les uniates ajoutent quelques gouttes d’eau. Suit la prière de 1*0blation qui est exactement celle des byzantins. Cf. plus haut.

Le prêtre récite le ps. xcii, Dominus regnavil, puis il bénit trois fois le calice, en disant chaque fois une sorte d'épiclèse : Que le Saint-Esprit descende sur ces dons et que la puissance de Dieu les bénisse :

A ce moment, l’on ouvre le rideau et l’on fait l’encensement des dons, de l’autel et de l’assemblée, comme dans la liturgie byzantine.

Le chœur chante une hymne :

Triomphe et glorifie-toi, ô Sion, Fille de lumière, sainte Mère catholique, avec tes fils ; pare-toi et orne-toi, auguste épouse, splendide tabernacle de lumière semblable au ciel : parce que le Dieu oint, l'Être de l'Être se sacrifie sans cesse pour toi sans être consumé ; et pour nous réconcilier avec le Père, pour notre expiation il distribue sa chair et son précieux sang. Par la vertu de ce sacrifice, donne le pardon à celui qui a érigé ce temple.

La sainte Église reconnaît et confesse la très pure vierge Marie, comme Mère de Dieu, par laquelle nous a été communiqué le pain de l’immortalité et le calice consolateur ; à elle donnez bénédictions dans votre cantique spirituel. Cf. Lapostolest, op. cit., p. 17.

L’emploi de l’azyme et du vin sans eau serait, dans le rit arménien schismatique ou grégorien, une affirmation du monophysisme. Les catholiques font comme les latins. Cf. art. Azyme, t. i, col. 2658.]

2° La messe des catéchumènes. — 1. La grande litanie diaconale. — -Le diacre fait une longue litanie d’intentions recommandées pour ce sacrifice, et le peuple s’y unit, en répondant Kyrie eleison, après chaque demande.

Le diacre : Prions le Seigneur pour la paix du monde entier, pour la prospérité des saintes Églises de Dieu et pour l’union de tous, pour l'éveque, le clergé… pour le peuple… le roi… l’armée… la victoire… la cité… pour obtenir les biens temporels…

Plions le Seigneur, pour les navigateurs… les voyageurs… les malades, les gens qui souffrent… les prisonniers et pour leur salut à tous…

Le peuple : Kyrie eleison.

Faisons mémoire de la toute sainte, immaculée, bénie par dessus tout et notre glorieuse reine, la Mère de Dieu et toujours vierge, Marie, et de tous les saints. Recommandons-nous, nous-mêmes les uns les autres, et toute notre vie, au Christ, notre Dieu.

Le prêtre (terminant par l’eephonèse) : Parce qu'à vous appartient toute gloire, honneur et adoration, Père, Fils et Saint-Esprit maintenant et toujours et dans tous les siècles des siècles.

Le chœur : Amen. Cf. Charon, op. cit., p. 16-17.

2. Les chants.

Le chœur chante trois antiennes, les ps. en et cxlv et les versets des sept béatitudes, et après iliaque antienne, le diacre fait une petite litanie d’un thème ordinaire et qui se termine comme la grande. Après la seconde antienne le chœur chante :

Le Fils unique, le Verbe de Dieu, étant immortel, et ayant voulu s’incarner dans le sein de la sainte Mère de Dieu, toujours vierge, Marie, pour notre salut, se fit homme sans changer. Vous fûtes crucifié, ô Christ notre Dieu, écrasant la mort par voire mort, vous l’une des personnes de la Sainte Trinité, glorifié avec le Père et le Saint-Esprit, sauvez-nous. Charon, op. cit., p. 22.

3. La petite entrée.

Le prêtre prend le livre des évangiles et le passe au diacre ; précédés par les acolytes et le clergé, ils sortent par la porte nord de l’iconostase ; la procession se déroule dans l'église jusqu'à la porte sainte ; le diacre invite le prêtre à prier et à bénir l’entrée, donne à baiser l'évangile au président du chœur ou au prêtre, puis il élève l'évangéiiaire, en chantant : Avec sagesse, tenons-nous debout. Venons, adorons le Christ… Le cortège entre alors au sanctuaire.

4. Le Trisagion.

A la demande du diacre de bénir le chant du Trisagion, le prêtre prie Dieu d’agréer cette « hymne trois fois sainte ». Voici le texte du Trisagion :

Dieu saint, saint et fort, saint et immortel, ayez pitié de nous (trois fois).

Gloire au Père…

Saint et immortel, ayez pitié de nous.

Dieu saint, saint et fort, saint et immortel ayez pitié de nous. Charon, op. cit., p. 28 sq.