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ORIENTALE (MESSE). ANAPHORES NESTORIENNES
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runi, ciim omnibus qui placiti fuerunt coramte. Et propter omnem illam magnam mirabilemque dîspensationem erga nos ; confitehimur tibi, et glorilicabimus te indesinenter, in Ecclesia tua, redempta per sanguinem pretiosum Christi tui, oribus aperl is et facie libéra.

quando dicit « veniat Domine » stat sacerdos et educil manus suas supra. Et diaconus dicil :

In silentio et timoré estote stantes et orantes.

Canon. Reterentes bymnum, bonorem, confessionem et adorationem nomini tuo vivo, sancto et vivificanti, mine et semper et in sa’cula sseculorum.

Signal musleria. Et respondent : Amen.

Cf. Liturgia apostolorum, p. 14-20 ; Renaudot, op. cit., I. ii, p. 381-586. La traduction présente est empruntée a Renaudot avec quelques légères modifications d’après le texte original.

On a remarqué que les paroles de l’institution ne se trouvent pas dans l’anaphore des apôtres Addée et Maris. Plusieurs théories ont été émises à ce propos. D’après Le Brun, op. cit., t. iii, p. 272, le célébrant connaîtrait les paroles de l’institution par cœur. Le P. Jugie croit qu’elles ont été supprimées sous l’influence de théories relatives à l'épiclèse, cf. art. Messe, t. x, col. 1328. Dans l’art. Épici.èse, t. v, col. 209, le P. Salaville semble d’un avis contraire. Ce dernier n’y voit qu’une simple omission de manuscrit sans aucune influence de théories sur l'épiclèse. Les deux auteurs se fondent, pour prouver chacun son opinion, sur les homélies de Narsaï († 507) publiées par dom Connolly, The liturgical humilies oj Narsai, Cambridge, 1909. Mgr Rahmani vient de contester l’authenticité de ces homélies. Cf. Rahmani, op. cit., p. 348 sq.

L'épiclèse semble n’avoir rien à faire avec l’omission dans cette anaphore des paroles de l’institution. On pourrait alléguer en faveur de l’importance accordée à l'épiclèse le fait que son début : Veniat Domine, est écrit en lettres capitales. Mais l’on ne doit pas oublier que les deux autres anaphores ont aussi le début de leurs épiclèses écrit de la même manière, bien qu’elles possèdent les paroles de l’institution. De plus les épiclèses de ces dernières anaphores demandent très explicitement la transformation du pain et du vin au corps et au sang du Christ, alors que l'épiclèse des apôtres demande simplement au Père d’envoyer l’Esprit-Saint pour bénir et sanctifier cette oblation afin qu’elle soit pour la rémission des péchés. Sanctifier veut dire en liturgie consacrer ; mais toujours est-il, que les autres épiclèses demandent à la fois et la sanctification et la tranformation des mystères.

En soi on ne voit pas où placer le récit de l’institution, puisque le Vere sanctus se termine normalement. Mais, d’un autre côté, les deux autres anaphores nestoriennes ont les paroles de la consécration et il semble impossible que le rit nestorien se serve pour la messe normale d’une anaphore ne possédant pas l’essentiel. Aussi lit-on après le Credo, dans le missel nestorien : et hsec oblatio suscipiatur confidentes et per Dei verbum ac Spiritum sanctum consecretur ; cf. Liturgia apostolorum…, p. 8 sq. Il appert donc de ce texte que le verbum Dei a une part dans la consécration et la première. Cela suppose que les paroles de l’institution existaient dans l’anaphore des apôtres. Les chaldéens, c’est-à-dire les nestoriens uniates, ont adapté dans l’anaphore des apôtres, dont ils se servaient exclusivement, les paroles de la consécration de la liturgie romaine, telles qu’elles se trouvent dans l’ancien missel maronite de 1716. Cf. Missale chaldaicum ex deercto sacrée eongregationis de Propaganda Fide, Rome, 1767, p. 288.

Les syro-malabares introduisent la même formule ainsi :

Gloria nomini tuo, Domine N. J. C. et adoratio magnitudini tu » in sœcula sseculorum. Qui pridie…

Après la première consécration le prêtre montre l’hostie en se retirant du côté de l’autel et disant :

Panis vilæ et vivificans qui descendit de cælis et dédit vilain toti mundo…

Il fait de même après la consécration du calice en introduisant l’anamnèse.

En 1901, une nouvelle édition du missel chaldéen paraissait à Mossoul, sous ce titre Missale juxta ritum Ecclesia' Syrorum orienlalium id est Chaldaorum, Mossoul, 1901. Ce nouveau missel changeait complètement l'édition de Rome de 1767. Il rétablit toute la liturgie de la messe, en usage dans l'Église de Perse, en prenant les trois anaphores ; comme l'édition anglicane d’Ourmiah, il appelle l’anaphore de Théodore de Mopsueste, seconde messe et celle de Nestorius, troisième. Très peu de différences entre ces deux éditions catholique et anglicane, en dehors de la radiation des noms des hérétiques et de l’introduction de la hiérarchie catholique. Dans la troisième anaphore, l'édition catholique ajoute à la prière du vere sanctus : après cum advenisset tempus quo cette simple phrase : patietur et ofjeretur ad mortem in ea nocte in qua, puis reprend le texte de l'édition d’Ourmiah. Aucune différence dans la seconde messe. Voir ces textes plus bas. Pour la messe des apôtres ou première messe, il y a une grande différence entre les trois éditions. Il a été dit plus haut que cette anaphore se trouve dépourvue des paroles de la consécration. La vieille édition de Rome avait emprunté la formule romaine telle qu’elle se trouvait dans le missel maronite de 1716 et l’avait placée quelque peu ^vant le Sancta sanctis (place tout à fait anormale) ; on a vu aussi que l'édition d’Ourmiah a emprunté sa formule textuellement à saint Paul et l’a placée sans aucune transition après le Vere sanctus. L'édition catholique de 1901 choisit le mêmeendroit mais pour une formule spéciale. Donc après : cum illis potestatibus en leslibus confitemur tibi Domine, elle emprunte au Vere sanctus de la troisième messe des bribes de textes : Et benedicimus Deo Verbo… jusqu'à ut eos qui sub lege erant redimeret, puis reprend plus loin : et reliquit nobis commemorationcm salutis… jusqu'à tradebatur, accipit panem. Ici elle garde une partie de la formule romaine jusqu'à hoc est… qu’elle reprend à la troisième messe encore. La consécration du calice est franchement prise au missel maronite.

Voici le récit de la cène dans l’anaphore de Théodore de Mopsueste :

Qui cum apostolis suis sanctis, ea nocte qua traditus est, fecit mysterium hoc magnum, sanctum et divinum ; sumens panem in manus suas sanctas, benedixit, fregit deditque discipulis suis et dixit : « Hoc est corpus meum quod pro vita mundi frangilurin remissionem peccatorum. » Similiter et super calicem : egit gratias, dédit eis et dixit : « Hic est sanguis meus Novi Testament i qui pro multis effunditur in remissionem peccatorum. Accipite igitur omnes. Manducate ex hoc pane et bibite ex hoc calice et ita tacite quotiescumque congregabimini in mei memoriam. »

Cf. Liturgia aposlql., p. Mi.

Voici à présent les paroles consécratoires telles qu’elles sont lues dans l’anaphore dite de Nestorius, avec tout le texte du Vere sanctus ; il est trop significatif pour n'être pas cité en entier :

Cumque illis potestatibus cælestibus, et nos, Domine boneetDeus Palcrmisericors, clamamus et dicimus, sanctus es vere, et vere glorificandus, excelsus sublimisque ; quod adoratores tuos qui in terra sunt, dignos fecisti, similes illis esse qui te glorificanl in ca-lis. Sanctus etiam Filius tuus unigenitus Dominas noster, Jésus Chris tus, cum Spiritu sancto, qui tecum ab alerno coexistit, ut ejusdem consors naturse et conditor omnium creaturarum. Benedicimus Domine, Deum Verbum, Filium absconditum qui est ex sinu tuo, qui cum in simulitudine tua esset, et imago substanlia ? tua ?, non rapinam arbitratus est esse se a-qualem