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MONTGAILLARD - MONTGERON

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L’évêque de Saint-Pons l’ut toujours cher aux jansénistes et, à maintes reprises, Quesnel fait son éloge dans sa correspondance ; d’ailleurs, ses écrits sont évidemment favorables aux nouvelles opinions. Il faut citer : Instruction contre le schisme des prétendus réformés, avec une lettre pastorale adressée aux protestants de son diocèse, in-8°, Toulouse, 1684. Les récollets dénoncèrent à Rome 28 propositions extraites des écrits de Montgaillard et, en particulier, de cette Instruction (Aiïaires Étrangères, Corr. avec Rome, t. ccclxxviii, fol. 80 et 138, t. ccclxxx, fol. 61 et t. ccclxxxi, fol. 173 ; Bibliothèque nationale, Recueil Lis. 3 589). — Instruction sur le sacrifice de la messe, sur la réalité du corps et du sang de Jésus-Christ dans l’eucharistie, in-8°, Toulouse, 1686, et Instruction sur le sacrifice de la mzsse pour les Nouveaux convertis de son diocèse, in-12, Paris, 1687. Dans ses lettres, Bossuet parle plusieurs fois de cet écrit (Correspondance de Bossuet, édit. Urbain et Levesque, 2 juin 1684, t. iii, p. 4-6 ; 23 févr. 1697, t. viii, p. 150-152 ; 9 mars 1697, t. viii, p. 185 ; 3 sept. 1697, t. viii, p. 354-355 et 6 nov. 1700, t.xii, p. 360-361).— Traité du droit et du devoir des évêques de régler les offices divins dans leurs diocèses suivant la tradition de tous les siècles, depuis Jésus-Christ jusqu’à présent, in-8°, s. 1., 1686 ; cet ouvrage fut mis à l’Index, le 27 avril 1701, donec corrigatur. On trouve de nombreux documents relatifs à Monlgaillard dans le Recueil de ce qui s’est passé entre MM. les évêques de Saint-Pons et de Toulon, au sujet du rituel d’Aleth, in-12, s. 1. s. d., et Suite du Recueil ; Mont gaillard avait approuvé ce rituel qui avait été condamné par Rome et par l’évêque de Toulon. La Bibliothèque nationale (LK> 580-612) donne de nombreuses pièces dont la plupart sont relatives à cette polémique avec l’évêque de Toulon, et les autres se rapportent aux discussions avec les récollets de Saint-Pons. — Mandement touchant l’acceplation de la bulle de Notre Saint-Père le pape Clément XI sur le cas signé par quarante docteurs, avec la justification des 23 évêques qui, voulant procurer la paix à l’Eglise en 1667, se servirent de l’expression du silence respectueux pour marquer la soumission qui est due aux décisions de l’Église sur les faits non révélés, avec les moyens de rétablir à présent cette paix, 31 octobre 1706 ; par ce Mandement, Montgaillard semble accepter la décision de Home, mais, d’un autre côté, il paraît approuver le silence respectueux que cette bulle de Clément XI condamnait. Un écrit anonyme justifia la conduite de l’évêque de Saint-Pons, sous le titre : Preuves de la sincérité de l’acceplation de la bulle Vineam Domini Sabaoth, faite par M. l’évêque de Saint-Pons dans son Mandement, par les motifs de l’amour de lu paix et de l’éloignement du schisme, adressées à Mgr l’archevêque de Narbonne, député dans l’assemblée du clergé, s. 1. s. d. Cependant un Bref du 18 janvier 1710 condamna le mandement de Montgaillard sur le silence respectueux, ainsi que l’écrit suivant : Lettres (au nombre de trois) adressées .à Fénelon contre l’infaillibilité de l’Église dans le jugement des faits dogmatiques, et pour justifier les dix-neuf évêques qui, en 1667, écrivirent au pape et au roi. Fénelon répliqua par deux Lettres, et l’écrit de Montgaillard fut condamné par le bref du 10 janvier 1710, comme < contenant des doctrines et propositions fausses, pernicieuses, scandaleuses, séditieuses, téméraires, sclùsniatiques, sentant L’hérésie et tendant .évidemment à éluder la constitution récemment publiée pour l’extirpation de l’hérésie janséniste ». Sur cel le polémique de Montgaillard avec Fénelon, on peut consulter YH istoire de Fénelon, par le cardinal de

Hausse !, livre V, §5, et Histoire littéraire de Fénclnn, .en tête de ses (Havres complètes, édit. de Saint-Sulpice, 1851, t. i, p. 60 m. 64-65, la Correspondance de Bot

suet, édit. Urbain et Levesque, t. ix, Appendice, p. 433-440, et, dans un sens tout à fait favorable au jansénisme, La France et Rome de 1700 à 1715, in-8°, Paris, 1892, p. 197-201, d’Albert Le Roy.

Michaud, Biographie universelle, t. xxix.p. 121 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xxxvi, col. 265-266 ; Moréri, /e grand dictionnaire historique, édit. de 1759, t. vii, p. 727728, et Supplément, t. ii, p. 162-163 ; Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, t. xvii, p. 198-200 ; Feller, Biographie universelle, édit. Pérennès, 1842, t. viii, p. 479-480 ; Chaudon et Delandine, Dictionnaire universel, historique, critique et bibliographique, 5e édit., 1810, t.xii, p. 154 ; Barrai, Dictionnaire historique, littéraire et critique, 4 t. en 6 vol. in-8° Avignon, 1758-1762, t. iii, p. 528-529 ; Nécrologe des plus célèbres défenseurs et confesseurs de la vérité au XV IIP siècle, 1’" partie, 1760, p. 27-28 ; Desessarts, Les siècles littéraires, 7 vol.in-8°, Paris, 1800-1803, t. iv, p. 423 ; Galliachristiana, t. vi, col. 253-254 ; Picot, Mémoires pour servir et l’histoire ecclésiastique pendant le XV IIP siècle, 3e édit., 7 vol. in-8°, Paris, 1853-1857, 1. 1, p. 412-413 ; Encyclopédie théologique de Migne, t.xii, col. 673-674 ; Jean, Les évêques et archevêques de France depuis 1682 jusqu’en 1801, in-8°, Paris, 1891, p. 275-276 ;.1. Sahuc, Un ami de Porl-Boyal : Pierre-Jean François de Percin de Montgaillard, évêque de Saint-Pons, 1633-1713, in-8°, Paris, 1909.

J. Carreyri-..

    1. MONTGERON (Louis-Basile-Carrè de)##


MONTGERON (Louis-Basile-Carrè de),

(1686-1754) naquit à Paris, d’un maître des requêtes, en 1686 ; il se convertit une première fois, en 1707, mais cette conversion dura peu. En 1711, il acheta une charge de conseiller au Parlement de Paris. Il était alors, d’après les aveux qu’il fit plus tard, plongé dans l’incrédulité et dans l’immoralité, et sa fortune lui permettait de satisfaire tous ses vices. Ayant entendu parler des miracles opérés sur le tombeau du diacre Paris, il se rendit au cimetière Sniut-Médard, le 7 septembre 1731 ; il fut aussitôt rempli d’enthousiasme par les convulsions dont il fut témoin, et il devint l’apotre du diacre, confesseur, puis martyr du jansénisme. Exilé en 1732, comme tous les parlementaires, à cause de leur opposition à la Cour, Montgeron fut envoyé en Auvergne où son ardeur de prosélyte s’enilamma ; alors il prit la décision de recueillir les miracles du « saint diacre » avec toutes leurs preuves. Revenu à Paris, il accueillit dans sa maison les convulsionnaires et il exécuta son projet d’exposer les miracles opérés par les convulsions. Le 29 juillet 1737, il se rendit à Versailles et présenta au roi, puis au duc d’Orléans, un exemplaire de son écrit où il racontait sa propre conversion. La nuit suivante, il fut arrêté et mis à la Bastille, puis exilé successivement à Villeneuve-lès-Avignon, à Viviers, et enfin à Valence, où il continua à écrire et à publier des relations et où il mourut le 12 mai 1754.

L’ouvrage qui fit la réputation de Mmitgeron a pour titre : La vérité des miracles opérés par l’intercession de M. Paris, démontrée contre M. l’archevêque de Sens, in-l", ou 3 vol. in-12, Paris. 1737. Cet écrit fut présenté au roi Louis XV avec une magnifique reliure, le 29 juillet 1737 ; il est précédé d’une longue épttre au roi ; il donne des détails sur huit miracles, et se termine par une étude des conséquences qui résultent de ces miracles, en réponse aux objections, avec les preuves Justificatives qui servent de fondement à chaque démonstration. Deux autres volumes in-4°

furent ajoutés plus tard en 17Il et eu 17 17 ; ils ont pour titre : Continuation des démonstrations de*

miracles opères par l’intercession de M. de Paris cl autres appelants ; Observations sur l’ouvre des convulsions cl sur l’état des convulsionnaires, t. a, in- 1°. 17 11. Dans ce volume, où Mnnlgcrnu parle de deux miracles arrivés au tombeau de M. Pousse, on trouve des remarques curieuses sur les mouvements con ulsifs cl sur les secours mal à propos appelés meurtriers (Nouvelles ecclésiastiques du 21 Janv. 1712. p.’.' 12).