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MOLANUS GERHARD — MOU N’A ANTOINE


à la communion sous les deux espèces. La plainte de Leibniz n’est pas justifiée ; Bossuet avait dit tout l’essentiel sur cette question dans la réponse à Mola nus.

Les discussions épistolaires ne reprirent qu’en octobre 1698, Corr., n. 1790, t. x, p. 241, et dureront jusqu’en février 1702 ; mais, durant cette dernière phase, l’abbé de Lokkum disparaît complètement de la scène, et Leibniz eut même l’impression, inexacte d’ailleurs, que Bossuet tenait à entrer en rapports avec un autre théologien. Voir Corr., n. 2079, t. xiii, p. 89, et la réponse de Bossuet, n. 2085, p. 97 sq. Leibniz en réalité fit tous les frais de la seconde discussion, et la manière dont il la conduisit était bien incapable, avouons-le, de rien faire aboutir. Il déclara bien, il est vrai, rester d’accord avec Molanus ; cf. Corr., n. 2112, t. xiii, p. 221. Mais l’on ne sent point, dans sa manière de conduire la discussion, le même souci de la paix ecclésiastique qui se remarque dans les développements de l’abbé de Lokkum. De la méthode d’exposition, on revient à la méthode de controverse.

Molanus d’ailleurs se sentait de plus en plus tenu a la prudence ; on faisait courir en Allemagne le bruit de sa conversion au catholicisme ; il dut répondre, en 1698, par une apologie : Nugæ vénales, seu refulatio calumniarum vel nugarum potius cujusdam nugivenduli de adacla ad romanam Ecclesiam apostasia Gerardi Abbatis I.uccensis. Il s’était également occupé de l’union entre luthériens et réformés, sans beaucoup plus de succès d’ailleurs. Peut-être manquait-il à l’abbé de Lokkum, pour réussir en des entreprises iréniques où il était sincère, une conception nette du dogme chrétien et des exigences de la foi.

Sources. — La Correspondance de Bossuet, au mieux dans l’édit. Ch. Urbain et E. Levesque de la collection Les grunds écrivains de la France, 14 vol., Paris, 1909-1923 ; Correspondance de Leibniz, en attendant l’édition entreprise par l’Académie des Sciences de Berlin, utiliser soit Foucher de Careil, Œuvres de Leibniz, 1. 1 et ii, Paris, 1859-1860 (il y a une 2e édit., 1867 ; l’rbain et Levesque se réfèrent tantôt à la l re, tantôt à la 2e ; nous renvoyons uniformément a la l re), soit l’édition Onno Klopp, Die Werke. oon Leibniz, I re série, t. vii-ix, Hanovre, 1873 sq. ; il y a une édition française de ces 3 volumes sous le titre Correspond, de Leibniz avec Vélectrice Sophie de Brunswick Lunebourg, 3. vol., Hanovre, s. d.

Travaux. — Bausset, Hisl. de Bossuet, I. XIII (dans toutes les éditions de Bossuet) ; J..Just von Einem, Das Leben Molani, Magdebourg, 1734 ; Dolle, Lebensbesehreibung aller Projessorum Theol. zu Rinteln, Hanovre, 1752, t. n ; Strieder, Grundlage zu einer hess. Gelelirten-und Schri/lslellergeschichte, Cassel, 13 vol., 1780-1806, t. ix, p. 103 ; C. E. Weidemann, Gesch. des Klosters Loccurn, Gœttingue, 1822. — K. W. Hering, Gesch. der kirclil. Unionsversuehe seit der Refnrmation bis auf unsere Zeit, 2 vol., Leipzig, 1836-1838.

É. Amann.
    1. MOLANUS Jean##


2. MOLANUS Jean, théologien de Louvain (1533-1585), dont le nom flamand se trouve orthographié de trois façons différentes : Vander Mœlen, Vermeulen et Vander Meulen.

Il naquit, en 1533, à Lille où sa famille faisait un séjour provisoire, mais fut élevé à Louvain dont il se regarda toujours comme originaire. Étudiant a l’université de celle ville, il fut promu docteur en théologie .n 1570, et chanoine de l’église Saint-Pierre ; il professa dès lors à la faculté de théologie, et fut élu recteur de l’université en 1578 ; en 1579 il devint premier président du Collège du roi, fondation destinée a former des sujets au ministère pastoral. Il mourut a i.oirain le 18 septembre 1585. L’histoire doit signaler le courage avec lequel il protesta, malgré son loyalisme, contre l’administration tyrannique du duc

d’Alix-.

L’œure de Molanus est surtout d’un énnlil : l 1 Usuardi martyrologium, in-8°, Louvain, 1568, édi tion du texte avec une préface que l’on peut considérer comme le premier travail tant soit peu complet sur les martyrologes en général ; en appendice est publié le Calendarius ecclesiasticus generalis de Baoul de Bivo, et aussi la Censura de quibusdam sanctorum historiis de Jean Hessels. Ce double appendice disparut dans les éditions suivantes : Louvain, 1568, 1573, 1577 ; Anvers, 1583. — 2° Indiculus sanctorum Belgii, in-8°. Louvain, 1573, notices succinctes des saints de toutes les anciennes provinces belges. — 3° De picturis et imaginibus sacris liber unus tracions de vitandis circa eas abusibus et de earum signi/icationibus, in-32, Louvain 1570 ; ce livre, remanié par l’auteur lui-même, fut réimprimé après sa mort, à Louvain 1594, in-12, sous le titre : De historia ss. imaginum et piclurarum pro vero eorum usu contra abusus, libri IV ; ce n’est pas seulement un traité théologique sur le culte des images, il s’y rencontre nombre de renseignements iconographiques du plus grand intérêt. Paquot en a donné, en 1771, à Louvain, une édition in-4°, enrichie de notes et de suppléments.

Les ouvrages suivants se rapporteraient davantage à la théologie : 4° De fide hæreticis servanda libri III. De fide rebellibus servanda liber unus. Item unicus de fide et juramento quæ a tyranno exiguntur, in-8°, Cologne, 1584. — 5° Liber de piis testamentis et quacumque alia piee ultimæ voluntatis dispositione, in-12, Cologne, 1585 ; dont on a fait une 2e édition à Bruxelles, 1738. — 6° Theologise practicæ compendium per conclusiones in quinque (ractalus digestum(l. Depœnilentia et censuris ; 2. De decalogo ; 3. De virtutibus et peccalis ; 4. De sacramentis ; 5. De republica christiana), in-12, Cologne, 1585 ; réédité en 1590 à Cologne, puis en 1625 à Louvain, en 1626 à Anvers ; excellent manuel de théologie pratique, résumant le cours que Molanus faisait aux élèves du Collège du roi. Outre ces travaux, il faut mentionner les prolégomènes que mit l’auteur à l’édition de saint Fulgence publiée à Anvers en 1573, par Jean Vlimmerius ; mais on doit insister aussi sur la part qu’il eut dans l’édition des œuvres de saint Augustin publiée par les théologiens de Louvain, à Anvers, 1577. C’est Molanus qui est l’auteur de la préface mise en tête du t. i, où il décrit lui-même le rôle qu’il a joué dans l’exécution de cet énorme travail.

D’autres ouvrages de Molanus ont été publiés après sa mort : 7° Medicorum ecclesiaslicum diarium, in-8°, Louvain, 1595, vies abrégées des saints médecins.

— -8° Natales sanctorum Belgii, in-8°, Louvain, 1595 : nouv. édit., Douai, 1616. — 9° Militia sacra ducum et principum Brabantiee, in-8°, Anvers, 1592, tableau des expéditions entreprises par les souverains de Brabant dans un but religieux. — 10° De canonicis libri III, in-12, Cologne, 1587 ; Louvain, 1670, destinés à apprendre aux chanoines les droits, mais surtout les devoirs de leur état. - - 11° Bibliothecu materiarum théologien, quæ, a quibus auctoribus cum antiquis, tum recentioribus, si nt pertractatæ, in-4°, Cologne, 1618, répertoire alphabétique de nombreux textes théologiques : la première partie seule s’est conservée. Enfin en 1866 Mgr de Bain, recteur de l’université de Louvain, a public une histoire volumineuse de Louvain. œuvre de Molanus. sous ce titre : Ilistoriw Lovaniensium libri XIV, Bruxelles, 2 vol. in-4°.

Tout l’essentiel sur la vie et l’œuvre de Molanus se trouve dans In longue préface que Mgr de llam a mise a cette édition de l’Histoire de la ville de Loiwuin ; (ait partie de la Collection des documents inédits publiée par l’Académie royale de Belgique, t. xxiv et xxv. Voir aussi la notice Consacrée à Molanus dans la Biographie nationale de Belgique, t. xv, 18<>9.

Ê. Amann.

    1. MOLINA (Antoine de)##


1. MOLINA (Antoine de), chartreux espagnol, né à Villanueva de los Infantes, au diocèse de Tolède,