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mortelle dans ses parens les plus chers, ou dans son honneur, doit se figurer que le tyran l’a condamné à une mort inévitable, et que, dans l’impossibilité où il est de l’éviter, il lui reste cependant la possibilité entière de se venger avant pour ne pas mourir d’infamie. C’est alors qu’il doit se rappeller que parmi les maximes de la tyrannie, il y en a une qui n’a jamais été transgressée par les tyrans ; c’est qu’ils doivent se venger eux-mêmes de ceux qu’ils ont offensés ; que le premier précepte alors de celui qui en a été le plus grièvement offensé, soit de prévenir à tout prix, par une juste vengeance, la vengeance injuste et cruelle qui serait à la fin exercée contre lui.



CHAPITRE SIXIÈME.

Si un peuple qui ne sent pas la tyrannie, la mérite ou non.


Un peuple qui ne sent pas le poids de l’esclavage, est parvenu à un tel degré d’abrutissement, qu’il ne conçoit aucune idée