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ment envers l’ennemi de tous, pourquoi ne la jurerait-on pas, et ne la conserverait-on pas avec la même ténacité et une vertu plus éclairée pour le maintien des droits sacrés de l’homme, si souvent violés ?

Il est donc évident que sous la tyrannie, les individus sont réduits, quelque impulsion qu’ils aient reçue de la nature vers les grandes choses, à suivre les lois du faux honneur, toutes les fois qu’ils ne sauront pas et qu’ils n’oseront fouler aux pieds l’honneur moderne, pour se revêtir de la dignité de l’honneur antique.



CHAPITRE ONZIÈME.

De la Noblesse.


Il y a une certaine classe de gens qui fait preuve et se vante avec orgueil d’être illustre depuis plusieurs générations, quoique depuis ce temps, elle reste dans une oisive inutilité. Elle s’appelle la Noblesse ; on doit la regarder, ainsi que le sacerdoce, comme un des plus grands obstacles à la liberté,