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Avantages dont jouissait la généralité de Paris.


Cette généralité était aussi avantagée quant aux charités gouvernementales qu’elle l’était pour la levée des taxes ; exemple : lettre du contrôleur général à M. l’intendant de la généralité de l’Ile-de-France, 22 mai 1787, qui informe celui-ci que le roi a fixé, pour la généralité de Paris, la somme qui doit être employée en travaux de charité, dans l’année, à 172,800 livres. En outre, 100,000 livres sont destinées à acheter des vaches qui doivent être données à des cultivateurs. On voit par cette lettre que la somme de 172,800 livres devait être distribuée par l’intendant seul, à la condition de se conformer aux règles générales que le gouvernement lui a fait connaître, et de faire approuver l’état de répartition par le contrôleur général.



L’administration de l’ancien régime se composait d’une multitude de pouvoirs différents, créés en différents temps, le plus souvent en vue du fisc et non de l’administration proprement dite, et qui parfois avaient le même champ d’action. La confusion et la lutte ne pouvaient s’éviter qu’à la condition que chacun n’agît que peu ou point. Du moment où ils voulurent sortir de cette langueur, ils se gênèrent et s’enchevêtrèrent les uns dans les autres. De là vient que les plaintes contre la complication des rouages administratifs et la confusion des attributions sont bien plus vives dans les