Page:Alexandri - Les Doïnas, 1855.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cruelle et la vie est bien amère loin du pays natal !

« Oh ! mon bien-aimé, cher fiancé de mon âme, écoute la voix de mon cœur qui t’appelle sans cesse, car le vent délicieux du printemps me fait rêver à ma patrie, et le vent qui souffle à travers les fleurs me rappelle mes sœurs chéries… Mais, hélas ! il n’est point de plus cruel regret que le regret de ton amour ! »




XXII

LE RÉVEIL DE LA ROUMANIE


Mars, 1848.


Vous qui restez plongés dans le sommeil, vous qui restez dans l’immobilité, n’entendez-vous pas comme à travers un rêve ce cri de triomphe qui monte vers les cieux, ce cri qu’à son réveil le monde jette comme une longue acclamation à un avenir glorieux ?

Ne sentez-vous pas tressaillir, ne sentez-vous pas battre vos cœurs avec force ? ne sentez-vous remuer dans votre sein un désir sacré, un vœu roumain, à cette voix de résurrection, à cet appel de la liberté qui pénètre et saisit toute âme humaine ?