river et demandent la permission de vous être présentés.
— Qu’ils entrent ! » répondit Alexandre.
Et aussitôt, sous la tente où se tenait Lapuchneano entouré de ses boyards et de ses capitaines, quatre boyards entrèrent, deux déjà avancés en âge, les deux autres plus jeunes. C’étaient le vornic Motzok, le postelnic Veveritze, le spathar Spanciok et Stroïtsch[1].
En s’approchant du prince, ils s’inclinèrent profondément, sans toutefois baiser les pans de son habit, comme c’était alors la coutume.
« Soyez les bienvenus, boyards ! dit Alexandre avec un sourire forcé.
— Gloire et santé à Votre Altesse, répondirent les boyards.
— J’ai appris, reprit-il, les malheurs et les souffrances de la patrie ; je viens la sauver. Le pays m’attend avec joie et impatience.
— Votre Altesse se trompe, répliqua le vornic Motzok ; le pays est tranquille et heureux. On a déguisé la vérité à Votre Altesse : telle est l’habitude de la multitude ignorante et grossière ; elle exagère tout et fait d’un cousin un étalon[2]. Mais nous, délégués par le peuple, nous venons vous dire, en son nom, qu’il ne vous veut pas et ne vous aime pas, et qu’il vous prie de retourner…