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LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARSCH.

— C’est souvent comme vous le voyez aujourd’hui, mais souvent aussi très différent et toujours splendide, » dit Amy.

Elle aurait bien voulu être de force à peindre ce beau paysage.

« Jo parle du pays où nous espérons vivre un jour, c’est de la vraie campagne qu’elle entend parler, de la campagne avec des poulets, des canards, des troupeaux, du foin, etc. Certainement, ce serait agréable, mais je voudrais que le beau pays, celui qui est au-dessus de toutes les campagnes réelles, soit pour nous facile à atteindre, dit rêveusement la pieuse petite Beth.

— Nous irons dans ce monde supérieur lorsque nous aurons été assez bonnes pour le mériter, répondit Meg de sa douce voix.

— C’est si difficile d’être bonne, dit Jo. Pas pour vous, Beth ; vous n’avez rien à redouter. Quant à moi, j’aurai à travailler rudement et à combattre, à grimper et à attendre, et peut-être n’y arriverai-je jamais, après tout.

— Vous m’aurez pour compagnon dans vos efforts, si cela peut vous être de quelque consolation, dit Laurie. J’ai du chemin à faire plus qu’aucune de vous pour arriver à la perfection.

— Ne serait-ce pas agréable si tous les châteaux en Espagne que nous faisons pouvaient devenir des réalités ? dit Jo après une petite pause.

— J’en ai fait une telle quantité qu’il me serait difficile d’en choisir un, dit Laurie en se couchant sur l’herbe et jetant des cônes à l’écureuil qui, après l’avoir trahi, était revenu tranquillement rejoindre cette tranquille société.

— Quel est votre château en Espagne favori ? demanda Meg.