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LEON-BATTISTA ALBERTI.

servait manuscrit dans sa maison, et le Procianto en fait mention.

C’est probablement à son retour à Florence, qui doit coïncider avec le rapatriement de Cosme de Medici en 1434, ou peut-être avec le rappel des bannis en 1428, que Leon-Battista sentit la nécessité d’étudier Fidiome raffiné de ses concitoyens et fut à même de le faire. Sans doute c’est alors qu’il fit cette tentative renouvelée depuis par Claudio Tolomei, de soumettre la versification italienne au joug des mètres latins ; symptôme de décadence poétique fruit d’une extrême érudition qui, dans des circonstances analogues, se reproduisit chez nous au siècle suivant, où le même essai, bien plus malheureux encore, fut tenté pour la langue française avec une véritable fureur par Mousset, Dorat, Baïf, Jodelle et le comte d’Alsinois.

Alberti ne laissa pas que de s’exercer à la poésie. Il composa des églogues, des élégies, des canzoni. Il imite le Burchiello, ce barbier fils de barbier qui, dans l’esprit de ses concitoyens, fut placé au premier rang, et dont les œuvres burlesques, au dire du Lasca, furent jugées dignes de venir immédiatement après les chefs-d’œuvre du Dante et de Pétrarque ! Le grand courant d’érudition qui caractérise cette époque avait, nous l’avons déjà vu, fait