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LEON-BATTISTA ALBERTI.

Melladusio, marquis d’Esté, frère de Lionel d’Esté qui fut, dit Muratori, sans égal pour sa piété envers Dieu, sa justice et sa bonté envers ses sujets, et qui, protecteur des lettres, écrivait lui-même parfaitement en latin.

L’étude des mathématiques dut faciliter à Alberti ses recherches sur la perspective, dont nous voyons des manifestations intéressantes dans son traité de la peinture. L’enthousiasme qui saisit Paolo Uccello pour ses merveilleux théorèmes fut commun à Leon-Battista.

Bien que dans l’enfance encore au XIVe siècle, la perspective était cependant connue à la fin du XIIIe. Dante en parle dans le Convito. Blaise Pelacani de Parme, que les Parisiens, chez lesquels il séjourna, comparaient volontiers au diable, s’est occupé de cette science. Pietro della Francesca en fit un traité au XVe siècle. Léonard de Vinci, Serlio, à qui Benvenuto Cellini reproche de s’être approprié en partie les notes du Vinci, l’évêque Barbaro, Vignola, Sirigatti, firent faire à la perspective de très-grands progrès, sans en fixer toutefois les principes géométriques ; puis le savant astronome Egnazio traduisit et commenta la perspective d’Euclyde et celle d’Héliodore, et donna une édition de celle de Vignole. Enfin, Guid’Ubaldo Monti,