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LEON-BATTISTA ALBERTl.

semblait plutôt une mégère fustigeant l’enfance à plaisir, telle qu’est représentée la grammaire à Chartres et à Laon, qu’une bonne mère nourricière qui la recueille dans son sein et l’allaite de ses mamelles, ainsi qu’est peinte cette science dans le Campo-Santo de Pise. C’était alors que le savant et original Vittorino da Feltré inaugurait son fameux système d’éducation libérale et fondait un institut d’où sortit une pléiade d’hommes illustres.

Leon-Battista mordit aux humanités avec cette ardeur qui se traduisit en ces temps par une véritable passion pour le grec. Léonard Arétin écrit dans cette langue son traité de Republica florentina. Il a des imitateurs parmi les savants italiens, et, chez nous, un peu plus tard, Guillaume Budé correspond familièrement avec ses amis dans l’idiome de Platon.

L’étude du droit sollicita vivement Alberti. Tout jeune, on le voit parmi les plus studieux à cette vieille université de Bologne, où, dès Accurse le père, le droit romain préconisé affirmait la suprématie des empereurs. D’ailleurs, de toutes les sciences, la jurisprudence est celle qui paraît la plus noble aux grands esprits de cette époque. Ils prennent à la lettre la définition d’Ulpien : Jurisprudentia est divinarum atque humanarum re-