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LEON-BATTISTA ALBERTI.

Avec le grand essor de la démocratie italienne surgit l’arbre de science aux rameaux vastes. La vieille université des Gaules, si justement célèbre par le monde entier, reçoit à tout moment comme des affluents des universités d’Italie. Depuis l’époque carlovingienne, une longue nomenclature de noms italiens retentit dans nos écoles : Fulbert, Lanfranc de Pavie, saint Anselme, Pierre et Lodolphe Lombard, Lanfranc de Milan, Passavanti, Taddeo et Torrigiano de Florence, saint Thomas, Gilles Colonna, saint Bonaventure, Roland de Crémone, Annibalde dei Annibaldi, Rémi de Florence, Giovanni de Parme, Agostini Triomfo d’Ancône, Jacques de Viterbe, presque tous les primiciers et professeurs de l’école d’Avignon, des recteurs de l’université de Paris, tels que Prépositif Lombard et Robert Bardi. En effet, Paris c’est la Cariatasepher, la cité des lettres par excellence !

Sans doute, cette invasion pacifique des docteurs italiens dans le domaine des études françaises y dut développer et maintenir cet esprit d’universalité qui a toujours été le propre des grands génies de l’italie : Dante, Pétrarque, Boccace, Dagomari, Alberti, Léonard de Vinci, Fracastoro, Pic de la Mirandole, Michel-Ange, Maurolycus. Cependant, à l’aurore du XVe siècle, la scolastique est semblable.