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LEON-BATTISTA ALBERTl.

influencé, dans cette direction, par les œuvres d’Aristote, dont l’ensemble comprenait toutes les connaissances humaines. Chez tes Italiens, race douée de mémoire et d’imagination, ce goût revêt la forme poétique, et chez eux la Muse, en se faisant savante, poursuit une idée sociale et politique. Cecco d’Ascoli dans l’Acerba Vita, Dante Alighieri dans son triple poëme, vont de l’alpha à l’oméga du savoir humain contemporain. Fazio degli Uberti, Frederigo Frezzi, Goro Dati, sont des encyclopédistes et prennent, comme leurs compatriotes, la forme rhythmée de préférence. Brunetto Latino, par exception, écrit son Tesoretto, inspiré par l’idée française, qu’il avait, d’ailleurs, puisée chez nous, où le type de ce cercle didactique est « le Quadruple Miroir de Vincent de Beauvais, lecteur du roi saint Louis. »

Il fallait alors parcourir les sept sphères du ciel intellectuel, le trivium, où règnent grammaire, dialectique, rhétorique, singulièrement modifié par les humanistes du XVIe siècle ; le quadrivium, enfermant arithmétique, musique, géométrie, astronomie, qui reçoit un fort contingent de renouveau en Italie, où, dès le XIIe siècle, Léonard Fibonacci, marchand pisan, introduit l’algèbre et la numération hindoue.