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quins qui dominaient les Boulommiers, était taxée par ceux-ci de « braque » et « d’hurluberlu ». Mais ils estimaient en même temps que posséder quarante mille francs de rente vous confère la faculté d’être « hurluberlu » tout à l’aise, sans que personne n’ait le droit de vous contrecarrer.

Ce n’était pas que Mme Boulommiers ne retînt impatiemment maintes critiques. Les garçons, à son sens, pouvaient être abandonnés à eux-mêmes, bride sur le cou, il était même bien porté qu’ils fussent un peu mauvais sujets. Mais qu’on autorisât une jeune fille à émettre des idées personnelles, à montrer de la volonté et de l’initiative, c’était là un système dangereux qui devait comporter des conséquences fâcheuses.

Et la tante Boulommiers put se prévaloir à bon droit de sa clairvoyance, devant le résultat déplorable de cette éducation : Hélène, qui, avec sa beauté fine et pure, sa dot, ses « espérances », devait prétendre à une alliance brillante, — aristocratique même, — accorda sa main à l’industriel Serge Guérard, un fondeur dont le grand-père avait été un simple mécanicien de la Compagnie d’Orléans !

Les Boulommiers considérèrent une telle