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Mme Boulommiers. S’il plaît à cet idiot de se déclasser, la honte de son ridicule mariage doit-elle rejaillir sur moi ?

Les airs d’emprunt tombaient dans réchauffement de la crise. Les hautains époux abandonnaient la dignité affectée pour laisser parler la nature. Cette vulgarité de sentiments, ce bas égoïsme, cette trivialité d’expression choquaient Hélène sans la surprendre. Elle essaya néanmoins de plaider, une fois de plus, la cause de l’amour désintéressé.

— Mon oncle, ma tante, modérez-vous, je vous en prie ! Que vous soyez désappointés, étonnés, je le conçois assez bien. Mais le mariage décidé par Jean ne doit pas être envisagé comme une honte qui puisse le déshonorer ou nous abaisser. Évidemment cette union n’est pas calculée selon l’ordonnance conventionnelle qui établit les rapports de situations, de naissances et de fortunes. Mais bien des données de la vie, rigoureuses jusqu’ici, vont se modifier après ces grandes convulsions. Il faut nous y attendre et nous y résigner. Mlle Jouvenet n’est point l’intrigante que vous supposez. Et si vous connaissiez ainsi que moi, son caractère franc et spontané, vous…