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ABIGAÏL,
OU
LA COUR DE LA REINE ANNE.




PREMIÈRE PARTIE.

LA DUCHESSE DE MARLBOROUGH.


I


Aperçu de la cour de le reine Anne et de son ministère en 1707.


Au commentement de l’année 1707, la reine Anne, placée sur le trône d’Angleterre, se trouvait, en apparence du moins, la souveraine la plus puissante de l’Europe. Eïle possédait l’affection de ses sujets, dont cinq années d’un règne sage et glorieux lui avaient acquis l’amour, et les Anglais commençaient à lui donner généralement le titre de bonne reine. Redoutée par ses ennemis desquels elle avait en tous lieux triomphé, favorisée par la victoire, entourée de conseillers habiles et dévoués, ayant à la tête de ses armées le plus grand général que l’Angleterre ait jamais possédé, sa florissante cour était surtout renommée à cause de l’assemblage de grâce, de politesse raffinée et d’esprit qu’on y voyait brilier.

Sous son règne, les sciences, les arts et la littérature furent