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— Je demande à traiter d’une capitulation avec le général, commandant vos troupes.

— Avez-vous qualité pour parler au nom de ceux que vous prétendez représenter ?

— Je suis le capitaine Vent-en-Panne ; allez dire à votre général, qu’il peut en toute sûreté traiter honorablement avec moi.

— Il suffit, señor, répondit courtoisement l’officier, nous connaissons le capitaine Vent-en-Panne, nous sommes prêts à traiter avec lui aux conditions suivantes : chacun conservera les positions qu’il occupe ; aucun acte d’hostilité me sera commis avant que les parlementaires aient rejoint leurs corps respectifs ; l’entrevue aura lieu sur cette place et ne pourra durer plus d’une heure ; le nombre des parlementaires sera de trois pour chacun des corps belligérants ; acceptez-vous ces conditions ?

— Je les accepte.

Les deux officiers se saluèrent poliment, puis ils se séparèrent ; dix minutes plus tard, le duc de la Torre, et les deux officiers les plus élevés en grade après lui, sortaient des rangs et se dirigeaient, précédés d’une trompette et d’un drapeau parlementaire ; vers le lieu choisi pour la conférence ; endroit fort rapproché et déjà occupé par les frères de la Côte, confortablement installés sur des sièges dont ils avaient eu soin de se munir ; mais nous lui rendrons cette justice de constater, qu’ils avaient eu la galanterie de faire apporter d’autres sièges, destinés aux parlementaires espagnols.

Vent-en-Panne ne put réprimer un geste de surprise douloureuse, en reconnaissant le duc de la Torre.

— Eh ! quoi ! Monsieur le duc, s’écria-t-il, êtes-vous donc le chef des troupes dont j’ai reçu une si rude réception.

— Oui, monsieur ; je regrette vivement de vous avoir pour adversaire ; mais mon nom a été mêlé à tout ce qui se passe d’une façon si odieuse, que mes ennemis n’ont pas craint de m’accuser de trahison ; j’attends de votre