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Son corps était littéralement couvert de blessures ; mais par un hasard étrange que le général remarqua avec joie, jusqu’à ce moment, les oiseaux de proie l’avaient respecté.

Les lanceros placèrent le cadavre sur leurs fusils croisés et regagnèrent le camp au pas de course.

Le général marchait à une courte distance en arrière, observant et surveillant les taillis et les fourrés.

Rien ne bougeait, la plus grande tranquillité régnait partout, les pirates avaient disparu sans laisser d’autres traces que leurs morts, qu’ils semblaient avoir abandonnés.

Le général eut l’espoir que ses ennemis s’étaient retirés, il poussa un soupir de soulagement.

La nuit commençait à tomber avec sa rapidité habituelle, tous les regards étaient attentivement fixés sur les lanceros qui rapportaient leur officier mort, personne ne remarqua une vingtaine de fantômes, qui glissaient silencieux sur les rochers et s’approchaient peu à peu du camp, auprès duquel ils s’embusquèrent en fixant des regards enflammés sur ses défenseurs.

Le général fit placer le cadavre sur un lit de repos, dressé à la hâte, et prenant une bêche, il voulut lui-même creuser la fosse dans laquelle le jeune homme devait être déposé.

Tous les lanceros se rangèrent autour, appuyés sur leurs armes.