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l’influence toute puissante qu’Hidalgo exerçait sur tous ceux qui l’approchaient, jeta son fusil sur son épaule, enfourcha le premier cheval qui lui tomba sous la main, et suivit gaîment les bandes révolutionnaires. Depuis cette époque, sa vie ne fut plus qu’un combat de toutes les heures.

Il devint en peu de temps, grâce à son courage, à son énergie et à sa présence d’esprit, un des guerilleros les plus redoutables aux Espagnols.

Toujours le premier à l’assaut, le dernier à la retraite, chef d’une cuadrilla composée d’hommes d’élite pour lesquels les expéditions les plus folles et les plus téméraires ne semblaient être que des jeux d’enfants, favorisé par un constant bonheur, car la fortune aime les téméraires, José-Maria devint bientôt un épouvantail pour les Espagnols, son nom seul leur inspirait une indicible terreur.

Après avoir successivement servi sous les ordres de tous les héros de l’indépendance mexicaine et avoir vaillamment combattu à leurs côtés, la paix le trouva général de brigade.

Le général Rubio n’était pas ambitieux : c’était un brave et digne soldat qui aimait son métier avec passion et auquel il fallait pour le rendre heureux les roulements des tambours, l’éclat des armes et la vie militaire dans toute son étendue.

Lorsqu’il combattait, jamais l’idée ne lui était venue qu’un jour ou l’autre la guerre prendrait fin ; aussi fut-il tout surpris et complétement démoralisé quand la paix fut faite et l’indépendance proclamée.

Le digne général regarda autour de lui. Chacun se préparait à se retirer dans sa famille afin de jouir