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une demi heure de fatigues inouies, Davis se retrouva auprès de ses compagnons.

Les rôdeurs de frontières l’entourèrent alors avec empressement pour lui demander les détails de son expédition, détails qu’il se hâta de donner et qui furent reçus avec des cris de joie par tous les rôdeurs de frontières.

Alors il se passa une chose qui montre combien était grande l’affection que tous ces hommes portaient à leur chef : sans s’être rien dit, sans s’être concertés entre eux, chacun s’arma de torches, et tous, comme obéissant à une seule et même impulsion, ils se mirent à la fois à descendre dans le gouffre.

Grâce à la multiplicité des torches qui répandaient une lumière suffisante, et grâce surtout à l’adresse de ces hommes habitués, dès l’enfance, à courir les bois et à escalader, en se jouant, les rochers et les précipices, cette descente s’effectua sans qu’on eût de nouveaux malheurs à déplorer, et bientôt toute la troupe se trouva réunie à l’endroit où l’Américain avait, pour la première fois, découvert le nid de l’aigle à tête blanche.

Tout était dans l’état où John Davis l’avait laissé.

Les deux corps étaient toujours immobiles et toujours enlacés.

Étaient-ils morts ?

Étaient-ils évanouis ?

Telles étaient les questions que s’adressaient anxieusement les assistants, questions auxquelles personne ne pouvait répondre.

Tout à coup un grand bruit se fit entendre et le