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Comme le nid de l’aigle à tête blanche est fort lourd, il est ordinairement placé au centre de la fourche formée par la rencontre fortuite de plusieurs grosses branches.

John Davis venait à l’aide de sa torche de découvrir à quelques mètres de lui, et presque au niveau de la place où il se trouvait, un nid d’aigle à tête blanche, construit à la cime d’un arbre immense, dont le tronc plongeait à une profondeur considérable dans le précipice.

Deux corps humains étaient étendus en travers sur ce nid.

L’Américain n’eut besoin que d’un coup d’œil pour s’assurer que ces deux corps étaient ceux du Jaguar et du capitaine mexicain.

Ils étaient dans l’immobilité la plus complète et se tenaient toujours enlacés l’un à l’autre.

Ce n’était pas une facile entreprise que d’atteindre ce nid éloigné de près de dix mètres des parois du précipice.

John Davis ne se rebuta pas ; maintenant qu’il avait retrouvé le corps de son chef, il voulait coûte que coûte, savoir s’il était mort ou vivant.

Mais quel moyen employer pour acquérir cette certitude ?

Comment atteindre l’arbre qui se balançait avec des craquements sinistres à chaque rafale du vent ?

Après mûres réflexions, l’Américain reconnut que seul il ne parviendrait jamais à escalader l’arbre ; il plaça alors ses mains en entonnoir auprès de sa bouche et fit le cri d’appel convenu avec ses compagnons.

Ceux-ci retirèrent alors la reata à eux, et après