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LES FRANCS TIREURS.

vint s’affaisser auprès de Tranquille auquel Carméla et le capitaine prodiguaient les soins les plus empressés, et qui commençait à reprendre connaissance.

Au bout de quelques instants le chasseur se sentit assez fort pour essayer de se relever.

— Eh bien ! demanda-t-il à Quoniam en tournant la tête vers lui, est-il mort ?

— Je le crois, répondit le nègre. Tenez, ajouta-t-il en lui tendant un objet de petite dimension qu’il tenait caché dans sa main.

— Qu’est-ce que c’est que cela ? reprit le chasseur.

Quoniam secoua tristement la tête.

— Regardez, dit-il.

Après avoir un instant attentivement examiné le nègre, dont les traits exprimaient un abattement étrange chez un pareil homme :

— Seriez-vous grièvement blessé ? lui demanda-t-il avec inquiétude.

Le nègre secoua la tête.

— Non, répondit-il, je ne suis pas blessé.

— Qu’avez-vous donc alors ?

— Prenez ceci, reprit-il en étendant une seconde fois le bras, prenez ceci et vous le saurez.

Étonné de cette insistance singulière, Tranquille tendit le bras à son tour.

— Donne ! dit-il

Quoniam lui remit l’objet qu’il semblait dérober aux regards des personnes présentes.

Le Canadien poussa un cri de surprise en le voyant.