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LES FRANCS TIREURS.

Que tout marin de bonne mine
En rapporterait on trésor.

Le refrain fut répété joyeusement par tout l’équipage :

— À moi ! dit alors le capitaine Johnson, charmé de voir les matelots revenir aussi vite à leur insouciance accoutumée, et voulant s’associer à leur gaîté :

Le second a dit qu’au Mexique
Nous trouverions le paradis,
Et que grâce à notre physique,
Nous épouserions des houris !

— By god ! fit maître Lovel lorsque le chœur eut répété le refrain, c’est un vrai chant de corsaire, cela. Attention !

Le matelot dit qu’il faut boire
Le vin qu’on vole aux ennemis,
Et qu’il ne connaît d’autre gloire
Que de se battre et d’être gris !

Ce couplet obtint un succès beaucoup plus franc que les précédents. Maître Lovel, encouragé par ces témoignages non équivoques de la part des matelots, commença immédiatement le quatrième couplet :

Le mousse a dit que toute femme
Est infidèle en tout pays,
Et qu’il aime bien mieux la lame
Que les trésors et les houris !

Ce fut en riant à gorge déployée que les nageurs