sures d’un air canadien. Un sifflet répondit au sien et acheva l’air qu’il avait a dessein interrompu.
Des pas se firent entendre et un homme se montra.
Cet homme était Quoniam, le nègre.
— Me voilà ! dit-il, où sont vos hommes ?
— Cachés à quelques pas derrière les rochers.
— Avertissez-les, nous n’avons pas un instant à perdre.
Tranquille frappa deux coups dans ses mains : une minute plus tard le capitaine et ses matelots l’avaient rejoint.
— Maintenant, dans quel lieu se trouve la personne que nous venons délivrer ? demanda le capitaine.
— Dans un rancho à deux milles d’ici. Je vais vous y conduire.
Il y eut un instant de silence.
Le capitaine considérait la figure noble du nègre, sa physionomie franche et ouverte, son œil noir et plein d’éclairs, qui rayonnait d’audace et de loyauté ; il se demandait intérieurement si un tel homme pouvait être un traître.
Quoniam sembla deviner sa pensée, car il lui dit en posant avec abandon sa main sur l’épaule du Canadien :
— Si j’avais l’intention de vous trahir, ce serait déjà fait… Fiez-vous à moi, capitaine : je dois la vie à Tranquille, j’ai presque vu naître la jeune fille que vous voulez sauver : mon amitié et ma reconnaissance vous répondent de ma fidélité. Marchons !
Et sans parler davantage, il se plaça à la tête de