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le lever du soleil nous saurons ce que nous devons craindre ou espérer.

Cette proposition de John Davis fut accueillie ainsi qu’elle devait l’être, c’est-à-dire avec des cris d’enthousiasme.

Lorsque l’émotion des assistants fut un peu calmée, l’Américain se prépara à exécuter son projet.

— Permettez-moi une observation, dit un vieux coureur des bois.

— Parlez, Ruperto, que voulez-vous ? répondit Davis.

— L’endroit où nous nous trouvons m’est bien connu depuis longtemps, bien souvent j’y ai chassé le daim et l’antilope.

— Au fait, mon ami, au fait.

— Le fait, le voilà, John Davis, vous ferez ce que vous voudrez du renseignement que je vais vous donner : en faisant un crochet sur la droite après avoir marché pendant trois milles environ, on tourne les collines, et ce qui d’ici nous apparaît comme un précipice n’est plus qu’une plaine un peu encaissée il est vrai, mais qu’il est facile de traverser à cheval.

— Ah ! ah ! fit John d’un air pensif, et que concluez-vous de cela, Ruperto ?

— Je conclus, sauf respect, que peut-être vaudrait-il mieux monter à cheval et tourner les collines.

— Oui, oui, cette idée est bonne, nous en profiterons ; prenez vingt hommes avec vous, Ruperto, montez à cheval et rendez-vous en toute hâte dans la plaine dont vous parlez, nous ne devons négliger aucune chance ; le reste de la troupe demeurera ici