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LES FRANCS TIREURS.

Après un instant de silence, le colonel se mit en selle.

— Laissez-moi partir, dit-il, il faut que je transmette immédiatement cette affreuse nouvelle au général.

— Allez, mon ami, répondit affectueusement le Jaguar. Seulement, souvenez-vous que vous me trouverez au fort de la Pointe.

— Nous sommes maudits ! s’écria le colonel avec égarement ; et, enfonçant les éperons dans les flancs de son cheval qui hennit de douleur, il partit à fond de train.

— Pauvre ami ! murmura mélancoliquement le Jaguar en le suivant des yeux, cette nouvelle l’a tout bouleversé !

Après cette réflexion, le jeune homme monta à cheval et reprit tout pensif la route du fort où il arriva une demi-heure plus tard.



XXIV

LA DESCENTE.


Aussitôt arrivé au mouillage, le capitaine Johnson, après avoir un instant causé en particulier avec El Alferez avait ordonné que le commandant Rodriguez et ses officiers fussent amenés en sa présence.

Le commandant, malgré la politesse avec laquelle il avait été traité et la bienveillance que lui avaient témoignée les corsaires, ne pouvait leur pardonner la façon dont ils s’étaient emparés de son bâtiment ; il