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LES FRANCS TIREURS.

Le Jaguar se mit à rire.

— Vous avez parfaitement raison, dit-il. Cependant, il est important que nous nous voyons d’ici à vingt-quatre heures, n’est-ce pas ?

— Certes !

— Si je ne puis pas rentrer à Galveston, vous pouvez en sortir, vous ?

— Parfaitement.

— Eh bien alors, rien de plus facile. Je vais vous enseigner un endroit où vous serez certain de me rencontrer.

— Prenez garde, mon ami, soyez prudent ! je ne vous cacherai pas que le général est furieux d’être tombé dans le piège que vous lui avez si habilement tendu, et qu’il fera tout son possible pour s’emparer de votre personne.

— J’y compte bien : mais, rassurez-vous, il n’y réussira pas.

— Je le désire, mon ami, mais croyez-moi, ne soyez pas trop confiant.

— Je le défie de me venir prendre dans l’endroit où je serai avant une heure, et où je serai heureux de vous recevoir, s’il vous plaît de m’y venir visiter.

— Et quel est ce lieu privilégié, mon ami ?

— Le fort de la Pointe, mon ami.

— Hein ! fit le colonel en s’arrêtant brusquement et en le regardant en face : vous plaisantez, sans doute ?

— Pas le moins du monde, mon ami.

— Comment ! vous me donnez rendez-vous au fort de la Pointe ?

— Oui.