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LES FRANCS TIREURS.

— Hein ? répondit-il en levant la tête, mais sans se déranger autrement.

— Savez-vous ce qu’est devenu le drapeau mexicain que nous avons trouvé dans la chambre du commandant ?

— Ma foi non !

— Il faudrait vous en informer à l’instant, mon ami. Dès que vous l’aurez, vous me l’apporterez.

— Bon.

Le métis se leva et quitta la plate-forme.

Cependant le Jaguar, appuyé sur le revers du mur, paraissait vivement intéressé.

En effet, la chasse donnée par la corvette au corsaire, commençait en ce moment, et les deux navires venaient d’apparaître courant sous toutes voiles.

— Oh ! oh ! murmura le Jaguar, comment cela finira-t-il ? Le brick est bien mince et bien fluet pour amariner un aussi gros bâtiment ! Bah ! ajouta-t-il par réflexion, nous nous sommes bien emparés du fort : pourquoi ne prendraient-ils pas la corvette ?

— Je ne vois rien d’impossible à cela, dit une voix auprès du jeune homme.

Le Jaguar se retourna ; le métis était auprès de lui, tenant un paquet d’étamine roulé sous son bras.

— Eh bien ! lui demanda-t-il, le drapeau ?

— Le voilà !

— Maintenant, mon ami, vous allez hisser le drapeau à la pomme du mât de pavillon qui est là ; seulement, afin que nos amis ne se méprennent pas sur nos intentions, ayez soin d’attacher un poignard au-dessus du pavillon. Les habitants de Galveston ne remarqueront pas cette addition, tandis que nos amis, qui ont intérêt à examiner attentivement ce