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LES FRANCS TIREURS

bait par écailles et se détachait en poussière impalpable au moindre effort.

Lorsque la chandelle eut été éteinte de nouveau, le jeune homme s’agenouilla devant la porte et il commença à la fouiller avec son poignard, en ayant le plus grand soin de ne pas faire de bruit, de peur de donner l’éveil à la garnison ; car, s’il était convaincu que cette porte donnait accès dans le fort, il ne pouvait savoir à quel endroit elle aboutissait.

Après dix minutes d’un travail lent, et continu, tout le bas de la porte était enlevé. Le Jaguar se glissa en rampant par l’ouverture ; et, sans chercher à reconnaître où il se trouvait, il se releva, chercha avec ses mains dans l’obscurité la place des verrous, les tira doucement les uns après les autres, et ouvrit la porte par l’entrebâillement de laquelle ses compagnons se glissèrent silencieusement.

Les conjurés s’avancèrent alors en tâtonnant le long des murs, ne voulant pas allumer de lumière de crainte de donner l’éveil, et s’en fiant au hasard du soin de leur indiquer la direction qu’ils devaient prendre.

Le hasard auquel ils se recommandaient ne leur faillit pas. Lanzi arriva à une porte qu’il poussa machinalement et qui n’était qu’entrebâillée.

Cette porte donnait sur un long corridor éclairé par un fanal.

Les insurgés s’engagèrent résolument dans le corridor, après avoir eu la précaution de décrocher le fanal et de l’éteindre.

Il était alors environ quatre heures et demie du matin, le jour commençait à paraître.