Page:Aimard - Les Francs-tireurs, 1866.djvu/393

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
385
LES FRANCS TIREURS.

— À nous éclairer, by god !

— Malheureusement tous nos briquets ont été mouillés par la mer.

— Pas le mien. Croyez-vous, Jaguar, que je sois homme à négliger une précaution et à faire les choses à demi ? Fouillez dans la poche gauche de mes calzoneras, mon ami.

Le Jaguar ne se fit pas répéter l’invitation. Effectivement, il trouva un second paquet plus petit que le premier, enveloppé aussi d’une peau-de-diable pour le préserver de l’humidité, et ficelé avec soin.

Ce paquet renfermait un mechero d’or avec son fusil et sa pierre.

— Oh ! fit le jeune chef, maintenant nous sommes sauvés !

— Je l’espère, dit l’Américain en se laissant aller sur le sol, où, vaincu par la douleur, il demeura immobile.

Quelques minutes plus tard, quatre chandelles étaient allumées et éclairaient l’intérieur de la grotte.

Les conjurés continrent avec peine un cri d’épouvante.

Grâce à la précaution prise par John Davis, ils étaient sauvés, mais non pas dans le sens que le croyait le Jaguar.

Cette grotte s’étendait fort loin ; ses parois étaient assez élevées ; elle semblait monter. Mais, au milieu, s’ouvrait un gouffre qui tenait environ les deux tiers de sa largeur, et dont la profondeur paraissait énorme ; un pas de plus dans l’intérieur du souterrain, et les conjurés disparaissaient dans le gouffre !