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LES FRANCS TIREURS

Le jeune chef rassembla alors ses compagnons et leur expliqua cornaient, par un hasard providentiel, Lanzi avait découvert l’entrée de la caverne. Seulement, elle n’avait pas encore été explorée, et il était urgent de s’assurer de sa profondeur et de reconnaître où elle aboutissait ; malheureusement, ajouta le jeune homme, les ténèbres sont épaisses et nous n’avons aucun moyen de nous procurer du feu.

— Écoutez, Jaguar, dit John Davis qui avait suivi attentivement les renseignements donnés par le chef ; je vais vous donner du feu, moi.

— Vous ! fit le jeune homme avec un vif mouvement de joie : mais c’est impossible !

Malgré les souffrances qu’il éprouvait l’Américain essaya de sourire.

— Comment, vous qui êtes un coureur des bois, dit-il, n’avez-vous pas songé à cela ? c’est cependant bien simple. Fouillez dans la poche droite de mes calzonera, et prenez un paquet que vous y trouverez.

Le Jaguar se hâta d’obéir.

Il sortit un paquet assez mince, mais long de sept pouces environ, enveloppé dans une peau-de-diable et ficelé avec soin.

— Que contient ce paquet ? demanda-t-il avec une certaine curiosité.

— Une douzaine de cebos dont je me suis muni à tout hasard, répondit tranquillement l’Américain.

— Des chandelles ! ! Vive Dios ! s’écria avec joie le jeune homme, voilà une triomphante idée. John, vous êtes un homme précieux. Mais, ajouta-t-il tristement au bout d’un instant, à quoi nous serviront-elles ?