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LES FRANCS TIREURS.

pour des raisons à lui connues, don Estevan, ainsi que le nomment les Espagnols, ou le comte Étienne de Sourdis, comme nous l’appelons, nous, ne se souciait nullement de retourner en France.

Il résolut donc de chercher un endroit où il lui serait possible de bâtir une forteresse capable de le protéger et de lui servir de retraite assurée contre les écumeurs qui, de même que lui, parcouraient ces mers ; il commença donc à explorer avec soin la côte texienne, afin de trouver un lieu convenable à l’exécution de ses projets.

Le hasard le conduisit à l’embouchure du Rio-Trinidad, à quelques milles de l’endroit où plus tard s’éleva Galveston, dans un pays sauvage et inhabité dont l’aspect le séduisit tout d’abord. En vieux routier qu’il était, le comte admira le magnifique bloc de granit qui commandait l’entrée de la baie où il avait abordé, et toute la campagne voisine, et comprenant la force d’une citadelle bâtie sur la cime de ce rocher, la puissance qu’elle donnerait plus tard à sa race, il résolut d’y bâtir son aire.

Son choix arrêté, le pirate fit tirer son navire à la plage, campa avec toute sa suite au pied même du rocher et se mit à rêver au moyen d’exécuter son hardi projet.

Beaucoup de choses l’embarrassèrent : d’abord où trouver les pierres nécessaires à une telle construction ?

Les pierres trouvées, quels seraient les maçons capables de les tailler, de les assembler et de les cimenter ?

Le comte Étienne de Sourdis et ses compagnons