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LES FRANCS TIREURS.

Lorsqu’il aperçut une dame, il se hâta de descendre, afin de lui offrir la main et lui faire les honneurs du navire sur lequel elle allait poser le pied.

À droite et à gauche de la coupée des matelots rangée en ligne saluèrent les étrangers en portant la main à leur chapeau, tandis qu’un quartier-maître donnait le coup de sifflet d’usage.

Nous avons dit plus haut que la Libertad était une corvette de premier rang. Don Manuel Rodriguez son commandant, était un vieux marin élevé dans la marine espagnole et qui en avait conservé les saines traditions ; aussi son navire était-il tenu avec un soin et une coquetterie extrêmes. Don Serapio et don Cristoval, officiers de marine eux-mêmes, ne purent se dispenser d’exprimer à l’officier de quart la satisfaction qu’ils éprouvaient en voyant un navire aussi bien espalmé.

Le commandant Rodriguez, averti par un timonier de service, se hâta de monter sur le pont pour recevoir ses hôtes.

La chaloupe fut amarrée à l’arrière de la corvette, et ses canotiers se retirèrent sur le gaillard d’avant avec les matelots de l’équipage.

De même que les autres républiques hispano-américaines ; la Confédération mexicaine compte peu de navires, sa marine militaire est presque nulle et ne se compose que d’une dizaine de bâtiments tout au plus, bricks, goélettes et corvettes.

La gravité des événements qui se passaient au Texas avait engagé le gouvernement mexicain à y envoyer une corvette, afin de demeurer maître de la mer et d’empêcher les États-Unis, dont les sym-