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LES FRANCS TIREURS.

ter ou de refuser ces conditions, le général seul a le droit de prendre une détermination et d’engager sa parole.

— Demandez-lui donc à lui-même quelles sont ses intentions, il vous répondra.

— Est-il donc ici ? s’écria vivement le colonel en faisant un pas en avant.

— Peu vous importe où il se trouve, pourvu qu’il vous entende et vous réponde ; ne bougez pas d’où vous êtes ; un pas de plus et vous êtes mort ; que résolvez-vous.

— J’accepte.

— Parlez-lui donc alors !

Le Jaguar fit jouer le ressort qui fermait la trappe et découvrit l’entrée du souterrain dans lequel les officiers mexicains avaient été si brusquement précipités par lui ; mais l’obscurité était si complète, que le colonel ne put rien apercevoir malgré ses efforts pour chercher à distinguer une lueur dans ces ténèbres ; seulement il entendit un léger bruit produit par le frottement de la trappe dans la rainure. Le colonel comprit qu’il lui fallait s’exécuter de bonne grâce, et sortir à tout prix du mauvais pas dans lequel il se trouvait.

— Général, dit-il en élevant la voix, pouvez-vous m’entendre ?

— Qui m’appelle ? répondit immédiatement le général.

— Moi, le colonel Melendez de Gongora.

— Dieu soit loué ! s’écria le général ; alors tout va bien.

— Tout va mal au contraire.