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LES FRANCS TIREURS.

— Peut-être un ami, chagriné de vous voir ici et qui désirerait vous savoir ailleurs.

— Un ami ne se cacherait pas ainsi que vous le faites.

— Pourquoi non, si les circonstances l’y obligent ?

— Trêve à cet échange de paroles puériles ; voulez-vous oui ou non répondre à ma question ?

— À laquelle ?

— À celle que je vous ai adressée sur le général.

— Et si je refuse ?

— Je saurai vous y contraindre.

— Voilà de hautaines paroles, colonel.

— Que je saurai soutenir par l’exécution.

— Je ne le crois pas ; non point que je mette en doute votre courage, Dieu m’en garde, je le connais de longue date.

— Eh bien ! qui m’en empêchera ?

— Les moyens d’exécution.

— Ils sont faciles à trouver.

— Essayez.

Tout en parlant, le colonel avait machinalement fait un pas ou deux dans l’intérieur du salon.

— À bientôt, dit l’officier en se retournant vers la porte, sur laquelle il appuya la main.

Le Jaguar ne répondit que par un sourd ricanement

La porte était fermée. Ce fut en vain que le colonel essaya de l’ouvrir ; elle résista à tous ses efforts.

— Ainsi, reprit-il en s’adressant au jeune homme, je suis votre prisonnier ?

— Peut-être ; cela dépendra de vous.