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LES FRANCS TIREURS.

— Bon, bon, nous verrons ce qu’ils nous veulent. En attendant, prends ce masque et ces armes.

— Les armes aussi ? fit l’autre avec étonnement.

— Que veux-tu que j’en fasse, ce n’est pas de cette façon que je dois lutter avec eux en ce moment. Va, les voici.

Le métis prit le masque et les armes, fit jouer un ressort caché par une rosace, la porte s’ouvrit et il disparut.

On entendait le sable du jardin crier sous les pas de plusieurs personnes. Enfin la porte du salon fut poussée, et le général entra suivi de quatre ou cinq aides-de-camp qui comme lui étaient en grand uniforme.

Le général s’arrêta sur le seuil et jeta un regard pénétrant autour de lui.

Le chef s’était levé et se tenait immobile au milieu de la salle.

Le général Rubio était avant tout un homme du monde. Il salua poliment et s’excusa d’avoir ainsi pénétré dans la maison sans s’être fait annoncer, sur ce qu’il avait trouvé les portes ouvertes, et qu’aucun domestique ne s’était présenté pour lui servir d’introducteur.

— Ces excuses sont inutiles, caballero, répondit le jeune homme, le gouvernement mexicain nous a depuis longtemps accoutumé au sans-façon de ses procédés à notre égard ; d’ailleurs le gouverneur de la ville a le droit, je le suppose, d’entrer lorsque bon lui semble dans toutes les maisons, et s’il n’en trouve les portes ouvertes de les faire ouvrir, soit avec un passe-partout, soit avec un marteau.

— Vos paroles, caballero, répondit le général,