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LES FRANCS TIREURS

Tous alors s’inclinèrent et sortirent du salon à la suite de John Davis par la porte dérobée qui avait livré passage à leur chef et qui se referma sur eux sans laisser trace de son existence, tant elle était dissimulée avec soin dans la muraille.

Un troisième coup de sifflet fort rapproché cette fois retentit.

— Oui, oui, dit le chef avec un sourire, qui que tu sois tu peux venir maintenant ; quand bien même tu aurais la finesse de l’oppossum et les yeux de l’aigle des hautes solitudes, je te mets au défi de rien découvrir ici de suspect.

Il défit son masque, dissimula ses armes et s’étendit sur une butacca.

Presque aussitôt la porte s’ouvrit et un homme parut.

Cet homme était Lanzi le métis. Il portait le costume des marins du port ; pantalon écru, serré aux hanches, chemise de toile blanche à grand collet bleu soutaché de blanc, chapeau ciré.

— Eh bien ! demanda le chef sans se retourner, pourquoi nous avez-vous averti, Lanzi ?

— On l’aurait fait à moins, répondit celui-ci.

— Est-ce donc sérieux ?

— Vous en jugerez vous-même. Le gouverneur se dirige de ce côté en compagnie de plusieurs officiers et d’un détachement de soldats.

— Le général Rubio ?

— En personne.

— Diable ! fit le conspirateur, serions-nous menacés d’une visite domiciliaire ?

— Vous ne tarderez pas à le savoir, car je l’entends.