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LES FRANCS TIREURS

inouïes, et pendant quelque temps ce fut un désordre, un chaos et un tohu-bohu inexprimable.

Les Texiens, profitant habilement de l’épouvante causée par leur présence, redoublèrent d’efforts pour mettre leurs ennemis dans l’impossibilité de tenter une plus longue défense.

Mais renfermés dans une cour sans issue, l’impossibilité même dans laquelle ils se trouvaient de fuir, rendit aux Mexicains le courage nécessaire pour se rallier et combattre courageusement.

Serrés autour de leurs officiers qui les excitaient de la voix et de l’exemple, ils se résolurent à faire bravement leur devoir, et le combat enfin régularisé recommença avec un nouvel acharnement.

Ce fut alors que le colonel Melendez et les soldats qui l’avaient suivi dans son expédition firent irruption dans la cour et par leur présence furent sur le point de rendre à leur parti la victoire qui lui échappait.

Malheureusement ce secours venait trop tard. Les Mexicains, enveloppés de tous les côtés par les Texiens, furent contraints, après une résistance désespérée et des prodiges de valeur, de mettre bas les armes et de se livrer à la discrétion du vainqueur.

Pour la second fois don Juan Melendez était prisonnier du Jaguar.

Comme la première, ce n’était que vaincu par la fatalité plutôt que par son heureux ennemi qu’il s’était vu contraint de briser son épée.

Le premier soin du Jaguar, aussitôt qu’il fut maître de la place, fut de donner des ordres sévères pour que l’ordre se rétablît et que les femmes ne fussent pas insultées.