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LES FRANCS TIREURS

efforts une dalle se souleva lentement, se déchaussa et retomba sans bruit au-dehors, livrant un passage assez grand pour que deux hommes pussent monter à la fois sans se gêner.

Le Scalpeur-Blanc passa par cette ouverture ; d’un bond le Jaguar se trouva aussitôt à ses côtés, le pistolet à la main, prêt à lui brûler la cervelle au premier mouvement suspect.

Mais bientôt il reconnut que le vieillard n’avait nullement l’intention de le trahir, et honteux des soupçons qu’il lui avait témoigné, il cacha ses armes.

Ainsi que le Scalpeur l’avait annoncé, ils se trouvaient dans un corral abandonné, espèce de vastes hangars à ciel ouvert dans lesquels les Américains renferment leurs chevaux ; seulement le hangar était complètement vide.

Le Jaguar s’approcha de la porte derrière laquelle il entendit une certaine rumeur de pas et de froissements d’armes, et s’assura que rien n’était plus facile que de faire sauter cette porte qui tenait à peine.

— Bien, murmura-t-il, vous m’avez tenu parole ; merci.

Le Scalpeur ne parut pas l’entendre ; ses yeux étaient tournés vers la porte avec une fixité étrange et ses membres tremblaient comme s’ils eussent été agités par un fort frisson de fièvre.

Sans s’occuper plus longtemps à chercher la cause de l’émotion extraordinaire de son vieux compagnon, le Jaguar courut à l’ouverture sur laquelle il se pencha.

John Davis se tenait sur la première marche.