Page:Aimard - Les Francs-tireurs, 1866.djvu/247

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
239
LES FRANCS TIREURS.

du vieillard qui était demeuré immobile auprès du feu.

— Où sommes-nous ici ? lui demanda-t-il.

Chacun tendit curieusement l’oreille afin d’entendre la réponse du Scalpeur.

— Nous sommes, dit-il juste au-dessous du patio de l’hacienda ; cet escalier conduit à une ouverture que je vous indiquerai et qui débouche dans un corral depuis longtemps abandonné, et dans lequel, en ce moment, se trouvent, je le crois du moins, les restes de la provision de bois de l’hacienda.

— Bien, répondit le Jaguar, mais avant de nous risquer dans ce qui peut être un piège adroitement tendu, je ne serais pas fâché de visiter moi-même ce corral dont vous parlez, afin de voir par mes yeux et de m’assurer que les choses sont bien telles que vous le dites.

— Je ne demande pas mieux que de vous y conduire.

— Merci, mais je ne vois pas trop comment nous ferons pour ouvrir le passage dont vous parlez sans occasionner un bruit qui nous attirera en un instant toute la garnison sur les bras, ce que je redoute extrêmement, car nous ne sommes guère commodément placés pour combattre.

— Que cela ne vous embarrasse pas, je me charge d’ouvrir la trappe sans produire aucun bruit.

— Ceci vaut mieux, allons, car le temps presse.

— C’est juste, venez.

Les deux hommes se dirigèrent alors vers l’escalier.

Arrivés au haut, le Scalpeur-Blanc appuya le sommet de sa tête contre la voûte, et après plusieurs