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LES FRANCS TIREURS

vilége de voir dans les ténèbres, marcha pendant quelques instants dans diverses directions, rassemblant sans doute les ingrédients nécessaires au feu qu’il voulait allumer, puis il battit le briquet, alluma un morceau d’amadou, et presque aussitôt une flamme brillante sembla jaillir du sol comme un phare magique, et éclaira suffisamment les objets pour qu’on pût facilement les distinguer.

Le vieillard avait tout simplement allumé un feu de bois sec, probablement préparé à l’avance.

Les Texiens regardèrent curieusement autour d’eux aussitôt que leurs yeux, d’abord éblouis par la flamme claire du feu, se furent accoutumés à la lumière.

Ils se trouvaient dans une salle assez vaste, presque ronde, ressemblant assez à une crypte ; les murs étaient hauts, et la voûte arrondie en forme de dôme. Le sol se composait d’un sable très-fin, très-sec et jaune comme de l’or. Cette salle semblait taillée dans le roc, car aucune apparence de maçonnerie ne s’y laissait voir.

Au fond, un escalier d’une vingtaine de marches, large et sans rampes, montait jusqu’à la voûte, où il se terminait, sans qu’il fût possible de distinguer s’il existait ou une trappe ou une ouverture quelconque.

Cette trappe existait sans doute, mais le temps en avait recouvert les jointures avec l’impalpable poussière qu’il émiette incessamment du granit le plus dur.

Après avoir attentivement examiné la salle au moyen d’un tison enflammé, le Jaguar revint auprès